La centrale hydroélectrique Romaine-3 inaugurée
L’initiateur du projet en 2009, Jean Charest, n’a pas été convié aux festivités
MINGANIE | Philippe Couillard a tourné une page d’histoire en inaugurant la centrale hydroélectrique Romaine-3, alors que son gouvernement tire un trait sur les grands barrages.
« Pour plusieurs années après 2020, à moins qu’il y ait un besoin évident d’électricité qu’on n’entrevoit pas, c’est vers d’autres façons qu’il va falloir se tourner, notamment l’efficience énergétique et les révolutions technologiques », a affirmé le premier ministre hier, à l’ombre de cet ouvrage qui produira près de 2 TWH d’électricité par année.
Il ne ferme toutefois pas complètement la porte au développement si jamais un méga projet industriel s’installe au Québec ou si un partenariat est créé avec un autre État.
M. Couillard a salué au passage l’ancien premier ministre Jean Charest qui a lancé le projet en 2009. M. Charest a été sacré « grand bâtisseur » par le Parti libéral du Québec.
Il n’a toutefois pas été convié aux festivités. « Je n’ai pas été invité », a confirmé le principal intéressé, contacté par notre Bureau parlementaire. Il se trouvait toutefois, hier, à New York.
« J’aurais aimé qu’il soit là, mais je pense qu’il n’était pas disponible. Je ne sais pas si l’équipe l’a [invité] ou pas, mais ce qui est important c’est qu’on a salué sa contribution », a indiqué Philippe Couillard.
RENÉ LÉVESQUE OUBLIÉ
M. Couillard a par ailleurs salué la contribution d’adélard Godbout [premier ministre en 1936 et de 1939 à 1944] qui a créé Hydro-québec, ainsi que de Jean Lesage et Robert Bourassa. Il n’a toutefois pas mentionné le rôle de René Lévesque, qui a nationalisé l’hydro-électricité.
Le mégaprojet de la Romaine sera terminé en 2020 avec la construction de la Romaine-4 et coûtera 6,5 milliards $, sans dépassements de coût et délais supplémentaires. Alors que les extras sont fréquents au MTQ, par exemple, le PDG d’hydro-québec Éric Martel a indiqué que c’est l’expertise d’hydro-québec, qui a construit pas moins d’une dizaine de barrages durant les quinze dernières années, qui explique cette situation. Il faut ajouter à cela le coût de 1,3 milliard $ pour l’érection des lignes de transport.
EMPLOIS ?
Il reste toutefois un point d’interrogation sur l’avenir du millier d’employés qui travaillent à temps plein sur le projet depuis un peu plus de dix ans. Le préfet de la MRC de la Minganie, Luc Noël, s’est d’ailleurs inquiété du « déclin des emplois » et a demandé un fonds de transition.
En tout et pour tout, le projet de la Romaine produirait 8 TWH par année, soit l’alimentation de 470 000 foyers au Québec. En comparaison, le Québec a récemment signé un contrat d’exportation de 2 TWH par année avec l’ontario au prix d’environ 5 cents le kwh.
Le prix de revient estimé pour la production d’énergie de la Romaine est de 6,4 cents le kwh, mais sa rentabilité doit être évaluée sur 100 ans, a indiqué Hydro-québec.