Il faut éviter les raccourcis, dit Couillard
MINGANIE | L’association entre la loi sur la neutralité de l’état et une femme voilée qui ne peut pas prendre l’autobus est un « raccourci », estime Philippe Couillard.
« On essaie de faire des raccourcis et c’est normal, mais je rappellerais qu’en Europe même, des pays sont allés beaucoup plus loin dans les interdictions. Ce n’est pas le cas du Québec », a affirmé le premier ministre jeudi lors d’un point de presse en marge de l’inauguration de la centrale hydroélectrique Romaine-3.
M. Couillard a soutenu « qu’il n’est pas question » pour son parti de légiférer sur le port de signes religieux dans l’espace public. Questionné sur les déclarations de Stéphanie Vallée, qui estime que la loi 62 adoptée hier va forcer les femmes qui portent le voile intégral à se découvrir en prenant l’autobus, M. Couillard a indiqué « qu’on reparlera des règles d’application ». « Ce qu’on veut, c’est que les services publics soient donnés et reçus à découvert », a-t-il ajouté.
COMMUNICATION
La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, pendant la journée, est aussi revenue sur cette question qui a fait le tour du Canada. « Je souhaite rassurer ceux qui y voient une intention de dicter un choix vestimentaire : ce n’est pas le cas, ce n’est pas un cas de religion [...] c’est pour des raisons de communication, que l’on soit capable de se voir [...] il est important de pouvoir s’identifier, et oui, parfois, pour des raisons de sécurité », a dit Mme Vallée.
Les politiciens canadiens qui critiquent les fondements du projet de loi sur la neutralité religieuse ne font que démontrer la différence qui existe entre le Québec et les autres provinces, croit aussi Philippe Couillard.