Madrid et Barcelone vers le choc frontal
MADRID | (AFP) Le gouvernement espagnol a fait hier un pas de plus vers une suspension de l’autonomie de la Catalogne, accusant le président séparatiste catalan Carles Puigdemont de chercher « l’affrontement systématique » dans une crise qui menace la stabilité de l’espagne et inquiète l’europe.
M. Puigdemont devait dire clairement avant 10 h s’il renonçait à déclarer l’indépendance de sa région, où vivent 16 % des Espagnols, en proie à un conflit sans précédent avec le gouvernement central.
PAS ASSEZ CLAIR
Mais il n’a pas répondu exactement à la question posée par le gouvernement, qui lui demandait s’il avait, oui ou non, déclaré l’indépendance de la région. Il n’a pas non plus accepté de « rétablir l’ordre constitutionnel », comme Madrid l’exigeait.
« Si le gouvernement persiste à empêcher le dialogue et poursuivre la répression, le Parlement de Catalogne pourra procéder […] au vote d’une déclaration formelle d’indépendance », a écrit hier Carles Pui- gdemont dans une lettre adressée au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
La précision sur l’absence de déclaration d’indépendance aurait pu ouvrir la voie à l’apaisement.
Mais le gouvernement espagnol y a vu une menace et promis de « prendre toutes les mesures [...] pour restaurer au plus vite la légalité et l’ordre constitutionnel » en Catalogne.
Les mesures de suspension de l’autonomie seront définies demain lors d’un conseil des ministres extraordinaire qui devra les transmettre au Sénat, en vue de leur validation fin octobre.
APPUIS
De son côté, l’union européenne a affiché hier un soutien clair au gouvernement espagnol, affirmant qu’il n’existait « pas d’espace pour une intervention » de sa part, contrairement à ce que réclament les indépendantistes.
Un peu plus tôt, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron avaient eux aussi soutenu le gouvernement espagnol