George W. Bush s’en prend au « trumpisme »
Sans la nommer, il écorche l’administration Trump
WASHINGTON | (AFP) L’ancien président George W. Bush a livré hier un plaidoyer en faveur des valeurs démocratiques et de la mondialisation, un rare discours interprété comme une dénonciation en règle des orientations identitaires et isolationnistes de la présidence de Donald Trump.
Si le 43e président des États-unis n’a pas prononcé le nom du 45e, il en visait à l’évidence les idées, dans un discours ostensiblement consacré à la perte de confiance des citoyens du monde occidental dans la démocratie, en Europe comme en Amérique.
« Nos débats se détériorent à l’aune d’une cruauté nonchalante », a déclaré l’ancien dirigeant républicain à New York, lors d’une conférence.
« L’intolérance semble enhardie. Nos débats politiques semblent plus vulnérables aux théories du complot et aux manipulations », a-t-il poursuivi.
« Nous avons vu le nationalisme se dénaturer en nativisme, et nous avons oublié le dynamisme que l’immigration a toujours apporté à l’amérique », a ajouté M. Bush.
PERTE DE CONFIANCE
« Nous perdons confiance dans l’économie de marché et le commerce international, en oubliant que les conflits, l’instabilité et la pauvreté sont les conséquences du protectionnisme. Nous observons le retour des idées isolationnistes, en oubliant que la sécurité de l’amérique est menacée par le chaos et le désespoir frappant des lieux distants où terrorisme et épidémies, gangs et trafics de drogue tendent à émerger. »
L’ex-président (2001-2009) a défendu le maintien d’une présence forte des ÉtatsUnis dans le monde, au nom de la liberté et aussi pour l’accès aux marchés étrangers des entreprises américaines. Il a également défendu l’accueil des réfugiés et des dissidents.
Et d’ajouter, s’en remettant aux valeurs fondatrices des États-unis, que « l’intolérance et la suprématie blanche, sous quelque forme qu’elles soient, sont blasphématoires contre les principes américains ».