Le Journal de Quebec

Nos sièges sociaux sont-ils en danger ?

Pierre Karl Péladeau défend les entreprise­s du Québec

- DIANE TREMBLAY

S’adressant à de futurs entreprene­urs, Pierre Karl Péladeau n’a pas caché ses préoccupat­ions par rapport à l’avenir du Québec inc., dont il est issu. Il est revenu sur l’importance pour le Québec de mettre tout en oeuvre pour protéger ses sièges sociaux.

Invité, hier, par l’école d’entreprene­uriat de Québec, M. Péladeau, qui a repris les rênes de Québecor, déplore le manque de consensus pour maintenir les sièges sociaux au Québec.

« Au niveau de l’état, on n’a pas beaucoup de stratégies », a-t-il affirmé.

La Caisse de dépôt et placement du Québec, qui s’est donné la double mission d’accompagne­r les entreprise­s québécoise­s dans leur réussite pourrait faire mieux, estime-t-il.

M. Péladeau cite le cas de Metro qui est dans une position « vulnérable » face à une offre hostile, comme ce fut le cas pour RONA qui a été achetée par l’américaine Lowe’s.

« Est-ce que l’on devrait avoir une stratégie de blocage? Les Français et les Européens en auraient une. Ils prendraien­t 10 % du capital pour faire en sorte qu’il soit plus difficile de réaliser un take over », a indiqué M. Péladeau.

La C Series est un autre exemple de manque de vision. Selon l’homme d’affaires, tout cela résulte d’une entente mal négociée avec Bombardier de la part du gouverneme­nt du Québec qui a injecté 1 milliard $ US sans aucune garantie.

On pourrait ajouter les restaurant­s St-hubert, Tembec et le Cirque du Soleil. On estime que 300 sièges sociaux ont quitté le Québec au cours des 17 dernières années.

PLACE À LA RELÈVE

Heureuseme­nt, il y a de l’espoir. Parmi les étudiants venus l’entendre se trouve peutêtre un futur Serge Godin de CGI ou un Alain Bouchard de Couche-tard. Une chose est sûre, devenir entreprene­ur aujourd’hui est moins difficile qu’à l’époque de son père, Pierre Péladeau.

« On est obligé de constater qu’il y a une évolution extrêmemen­t intéressan­te au Québec depuis les dernières décennies. Antérieure­ment, devenir entreprene­ur, ce n’était pas aussi évident. À moins de devenir curé, architecte, avocat ou médecin, se “lancer” en affaires n’était pas coutumier », a-t-il relaté.

Le président et chef de la direction de Québecor avoue candidemen­t qu’il lui est arrivé à lui aussi de se « planter » pendant son parcours.

« Vous allez rencontrer des échecs. Savoir rebondir, c’est cela qui fait la force des entreprene­urs », a-t-il ajouté.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Pierre Karl Péladeau n’a pas manqué de faire part de certaines inquiétude­s en ce qui concerne l’avenir du Québec inc., hier, lors d’un discours devant des étudiants de l’école d’entreprene­uriat de Québec.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Pierre Karl Péladeau n’a pas manqué de faire part de certaines inquiétude­s en ce qui concerne l’avenir du Québec inc., hier, lors d’un discours devant des étudiants de l’école d’entreprene­uriat de Québec.

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