Du jamais vu en 76 ans
Le CH n’a pas connu un début de saison aussi gênant depuis 1941
Trois maigres points après sept matchs. Il y a un bail que le Canadien n’a pas connu un début de saison aussi ardu. Tellement que les témoins oculaires de cette dernière débandade se comptent probablement sur les doigts d’une seule main.
Il faut remonter à la saison 1941-1942 pour voir le Tricolore connaître un départ aussi atroce. Pratiquement trois quarts de siècle ! Juste pour vous donner une idée, Maurice Richard n’avait même pas encore endossé l’uniforme du Canadien. Il allait faire son entrée dans la LNH la saison suivante.
Deux ans plus tard, la ligue procéderait à l’instauration de la ligne rouge, marquant ainsi le point de départ de ce que l’on appelle aujourd’hui l’ère moderne du hockey.
Autre preuve que la saison 1941-1942 se trouve dans l’ère antique du hockey : la LNH compte sept formations. Les Americans de New York tireront leur révérence au terme de la campagne. Pendant un quart de siècle, la LNH sera composée de six formations, considérées à tort comme les six originales.
MENÉ PAR BLAKE ET BENOIT
Cette formation de 1941-1942 est également la dernière à ne pas avoir été en mesure de récolter plus de trois points après huit rencontres (le Canadien actuel en ajoutera-t-il au moins un ce soir ?). Elle avait dû patienter jusqu’à son 13e match pour y parvenir.
Ralenti par ce début de saison catastrophique, le Canadien clora ce calendrier de 48 matchs avec 39 points (1827-3) au sixième rang. Avec ses 45 points (17 buts, 28 passes), le capitaine Toe Blake terminera au sommet des pointeurs du Canadien. Au sixième rang des marqueurs de la ligue, il accusera 11 points sur le champion pointeur du circuit, Bryan Hextall, des Rangers de New York.
Joe Benoit enfilera 20 buts, ce qui en fera le meilleur franc-tireur du Canadien lors de cet hiver.
Les Maple Leafs de Toronto deviendront la seule équipe de l’histoire de la LNH à remporter la coupe Stanley après avoir tiré de l’arrière 0-3 lors de la ronde finale. Les Red Wings de Detroit, tombeurs du Canadien au tout premier tour des séries, seront les malheureuses victimes de cette page d’histoire.
300e DE MONTRÉAL
À l’époque, le Forum de Montréal peut accueillir 9300 spectateurs. Ceux-ci doivent débourser entre 50 cents et 2,25 $ pour obtenir un billet. Cependant, l’histoire ne dit pas si le deuxième hot dog est à moitié prix.
En raison de la Deuxième Guerre mondiale, les foules sont minces partout à travers le circuit. D’ailleurs, en mars, le ministre canadien des Munitions adopte une loi stipulant qu’il faut détenir un permis spécial pour utiliser du caoutchouc usagé. Par conséquent, les spectateurs sont priés de renvoyer la rondelle sur la glace lorsque celle-ci aboutit dans les gradins.
Au moment où la saison s’amorce, il ya à peine un mois que les femmes ont exercé leur premier droit de vote au niveau provincial. L’aéroport de Dorval a été inauguré deux mois plus tôt et Adhémar Raynault, le maire de Montréal, s’apprête à lancer les célébrations du 300e anniversaire de la fondation de la ville.
Quand on vous dit que ça fait un bail... Au chapitre des chiffres peu éloquents, le CH a marqué 10 buts en sept matchs cette saison. Une première depuis la campagne 1932-1933.