SON PATRON L’INSULTE AU LIEU DE L’AIDER
Une serveuse du restaurant Bàcaro Pizza Bar Urbain, situé à Montréal, s’est fait violemment insulter par son patron lorsque celui-ci a appris qu’elle avait été victime de harcèlement sexuel.
La femme a déposé une plainte contre son employeur au Tribunal du travail en 2015.
Elle y affirme que l e chef cuisinier, prénommé Vincenzo, l’aurait suivie au sous-sol du bistrot un soir, alors qu’elle allait chercher des serviettes de table. Il lui aurait dit « on est seuls, je pourrais te violer si je voulais », puis l’aurait agrippée et lui aurait léché le visage.
L’homme aurait inséré sa langue dans la bouche de la victime avant que celleci n’arrive à le repousser. Au moment de remonter à l’étage, le chef lui aurait fait signe de se taire.
L’un des propriétaires du restaurant, Angelo Mercuri, a eu vent de l’événement puisqu’un employé avait remarqué des égratignures sur le visage de la victime.
M. Mercu ri a alors accusé la jeune femme de dire « n’importe quoi ». La serveuse a enregistré l’échange sur son cellulaire.
« Tu cruises tout le monde depuis le début parce que t’es une cr *ss de pute », a lancé le propriétaire, avant d’ajouter que ce « n’est pas de [ses] affaires ce qui se passe entre deux personnes ».
La serveuse n’est plus retournée au restaurant après ce quart de travail.
Dans une décision rendue en novembre dernier, le juge a déclaré que les « gestes odieux » dont avait été victime la plaignante étaient « assurément de la nature d’une agression sexuelle ».
Il a également souligné qu’en plus de ne pas assumer ses responsabilités en tant qu’employeur, Angelo Mercuri avait « ajouté au harcèlement psychologique » en « dénigrant [la plaignante] et en lui lançant des insultes profondément vulgaires ».
Les conséquences pour l’employeur ne sont pas encore connues.