Les partis en arrachent avec les réseaux sociaux
L’usage qu’ils en font est peu efficace, dit un expert
Même si les partis politiques municipaux font des efforts pour être présents sur les réseaux sociaux, ils ne maîtrisent pas ces outils et ne peuvent pas compter sur leur page Facebook pour influencer le vote, selon un expert.
Le Journal a demandé à Nicolas Roberge, expert web et président d’evollia, d’analyser l’utilisation que Démocratie Québec, Équipe Labeaume et Québec 21 font des réseaux sociaux.
D’entrée de jeu, M. Roberge constate que leur présence est minimale. Il note que c’est Québec 21 qui a recueilli le plus de « j’aime » sur sa page Facebook, avec 3800. « Mais c’est quand même ridicule qu’avec la population de Québec, il n’y ait aucun parti politique qui ait plus que ça. C’est quand même déplorable. On est en 2017. Ils ont une intention, mais il n’y a personne qui semble avoir une maîtrise de ça. Leur niveau d’utilisation et leur impact n’influenceront pas beaucoup le vote. À ces chiffres-là, c’est quand même assez marginal. » De plus, les trois partis se concentrent sur Facebook, remarque-t-il, où « ils parlent à des gens déjà conquis. Ils se parlent à eux-mêmes. C’est la même chose qu’un rassemblement politique ».
Chez Québec 21, le responsable des communications, David Chabot, se félicite de l’impact de la page Facebook, « plus populaire » que celles des autres partis, et table beaucoup sur le nombre d’« engagements » des internautes envers leurs publications. Ces chiffres, fournis par Facebook, tiennent compte des interactions comme les « j’aime », des partages, des consultations, des réactions et des clics. « Avec nos grosses publications, on a atteint 70000 personnes. »
BÉMOL
Nicolas Roberge met cependant un bémol. « Ces chiffres sont souvent très élevés. Ça peut être juste quelqu’un qui a passé son curseur sur la publication. C’est un calcul que fait Facebook pour encourager la personne qui anime la page. Ce qui compte, ce sont les partages et les “j’aime”. »
Frédéric Poitras, qui anime les réseaux sociaux pour Équipe Labeaume (ÉL), convient que le parti, après avoir été absent de ces plateformes en 2013, a choisi cette année d’assurer « une belle présence » sur Facebook. C’est plus une vitrine qu’un endroit où débattre, dit-il. Le parti a décidé de jouer la carte de la transparence en n’utilisant pas la page Facebook de Régis Labeaume, qui compte 25 000 « j’aime », et ce, même si elle est gérée entièrement par ÉL.
Démocratie Québec (DQ) est le parti qui utilise le plus de plateformes. Outre Facebook, DQ est aussi présent sur Instagram et Twitter, et Anne Guérette a lancé cette semaine une discussion sur Reddit. « On veut décentraliser la communication, pour que les gens puissent avoir une interaction directe avec les candidats », mentionne l’attachée de presse Anne-élisabeth Benjamin.
Quant aux sites web, M. Roberge estime que celui d’équipe Labeaume est le plus soigné et que celui de Démocratie Québec offre le meilleur contenu. Le site internet de Québec 21 est « très rudimentaire », selon lui.
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