Ça suffit
Cette semaine le #Moiaussi a fait boule de neige. En début de semaine, nous pensions que c’était une nouvelle vague comme #AgressionnonDénoncée. Certes, un mouvement fort, qui montre l’ampleur des problèmes d’agressions et de harcèlements dans différents milieux. Cependant, nous pensions que cette dénonciation se circonscrirait aux médias sociaux, qu’elle se limiterait à décrire les gestes sans avoir de conséquences réelles pour les agresseurs.
LES IMPACTS RÉELS
Force est de constater que, cette fois, les femmes et les hommes qui ont eu le courage de décrire leur agression ont eu un impact majeur. Déjà quatre hommes se sont retirés de la place publique et de leur entreprise, ou ils ont été suspendus à la suite des multiples déclarations dans les médias. Ils ne seront probablement pas les seuls.
C’est grâce aux médias et à leur professionnalisme que ces dénonciations se sont exportées des médias sociaux et ont eu une résonnance aussi importante. Ces femmes, journalistes, ont fait un travail important et nécessaire. Alors que plusieurs critiquent les médias et leurs façons de faire ou leurs positionnements idéologiques, il faut reconnaître que cette semaine, sans eux, les dénonciations n’auraient peut-être pas eu autant d’impacts.
PROBLÈME INDIVIDUEL ?
Je n’ai pas nommé les hommes qui ont été ciblés cette semaine, c’est voulu. Ça suffit de leur donner la parole avant celle des victimes. Ça suffit l’empathie pour des gestes trop longtemps tolérés. Jean-philippe Wauthier disait, à Radio-canada vendredi matin, que nous devons arrêter de dire pour banaliser les gestes : « oui, mais c’est lui/elle, c’est normal ». Il a raison, nous devons arrêter de les excuser.
Ce n’est pas qu’un problème individuel ni un problème de certains individus, c’est un problème collectif. Demandons-nous si nous sommes trop tolérants ? Si nous avons toujours une bonne excuse pour ne pas intervenir ? Ça suffit l’ignorance et le déni. C’est un réveil difficile, mais nécessaire.