Seize policiers tués dans des combats avec des insurgés
Un convoi des forces de l’ordre visé par des tirs de roquettes et des engins explosifs
ROUTE D’EL WAHAT EL BAHARIYA | (AFP) Seize policiers égyptiens ont péri vendredi soir dans des affrontements avec des insurgés islamistes dans le désert occidental, au sud-ouest du Caire, selon un bilan officiel.
Le ministère de l’intérieur a publié hier soir un communiqué affirmant que 16 policiers avaient été tués, 13 autres blessés et l’un d’entre eux porté disparu. Et 15 combattants islamistes ont été tués ou blessés.
Un peu plus tôt dans la journée des sources sécuritaire et médicale avaient annoncé un bilan plus lourd : au moins 35 policiers tués.
FUNÉRAILLES
Les funérailles des policiers avaient débuté hier soir, avec notamment un office religieux à la mosquée de la police, au Caire.
« Un groupe de terroristes a pris une zone dans le désert [...] pour se cacher, s’entraîner et se préparer à des opérations terroristes », explique le ministère. Les forces de l’ordre s’apprêtaient à tenter de les déloger lorsqu’ils ont été pris pour cibles.
Selon une source proche des services de sécurité, le convoi des forces égyptiennes a été visé par des tirs de roquettes. Des engins explosifs ont également été utilisés par les assaillants.
ENQUÊTE OUVERTE
Ces combats – non revendiqués – contre les forces de sécurité dans le désert occidental, à moins de 200 km du Caire, sont intervenus alors que le pays s’apprêtait à commémorer les 75 ans de la bataille d’el-alamein, remportée par les Alliés contre les forces de l’axe en 1942.
Le président Abdel Fattah al-sissi a annulé une partie de ses engagements dans la ville côtière hier en marge de la commémoration internationale, selon la présidence. Il a toutefois visité le musée militaire d’el-alamein sans s’exprimer sur l’incident.
Selon un photographe de L’AFP qui a pu se rendre à proximité des lieux des affrontements sur la route d’el Wahat el Bahariya, des dizaines de véhicules blindés et des ambulances y étaient déployés.
Et d’après une source de sécurité, les forces de police continuaient hier soir de traquer des assaillants dans la région.
Par ailleurs, une source judiciaire a indiqué hier que le procureur général avait ordonné l’ouverture d’une enquête.
CONDOLÉANCES
À Paris, le ministre des Affaires étrangères français Jean-yves Le Drian a présenté ses condoléances à l’égypte.
« La France réitère son soutien à la stabilité de l’égypte dans ces moments douloureux », a-t-il déclaré.
Dans la région, l’arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Ligue arabe ont condamné l’attaque meurtrière.
Depuis que l’armée, alors dirigée par le général Sissi, a destitué en 2013 le président démocratiquement élu Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes ont multiplié les attentats visant les militaires et la police.
Les autorités luttent principalement contre la branche égyptienne du groupe djihadiste État islamique (ÉI), qui multiplie les attaques, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, située dans l’est du pays.
Des centaines de soldats et de policiers ont péri dans ces attaques au cours des quatre dernières années.