Pablo Neruda n’est pas mort d’un cancer
Le mystère plane encore sur la cause de son décès
SANTIAGO DU CHILI | (AFP) Des experts internationaux ont conclu à l’unanimité que Pablo Neruda, le prix Nobel de littérature, n’était pas mort d’un cancer, peu après le coup d’état de Pinochet en 1973, comme écrit dans son certificat de décès, mais ils n’ont pas été en mesure d’affirmer que le poète chilien avait été assassiné.
« Ce qui est certain, ce qui est catégoriquement sûr à 100 %, c’est que le certificat ne reflète pas la réalité du décès », a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse le Dr Aurelio Luna, au nom des experts chargés de déterminer si le poète et écrivain a été assassiné par la dictature du général Augusto Pinochet.
SEIZE SPÉCIALISTES
Selon le certificat de décès rédigé par la junte militaire, le poète est mort à 69 ans d’un cancer de la prostate. Ces 16 spécialistes du Canada, du Danemark, des ÉtatsUnis, d’espagne et du Chili se sont penchés pendant cinq jours sur la documentation médicale et scientifique rassemblée pendant ces cinq années par la justice chilienne sur la mort de Pablo Neruda.
Le panel a exclu de façon unanime une « cachexie cancéreuse » ou état ultime lié à l’évolution de cette maladie résultant d’un cancer de la prostate dont souffrait le poète, tel que cela est écrit dans son certificat de décès, publié par la clinique Santa Maria de Santiago le 23 septembre 1973.
NOUVELLE BACTÉRIE
Les experts, dont 12 travaillaient depuis Santiago et quatre depuis l’étranger, n’ont pu cependant confirmer ou exclure la possibilité d’une contamination volontaire et délibérée du poète par l’injection de germes ou de toxines bactériennes.
Les experts ont découvert toutefois une nouvelle bactérie non cancéreuse. Celle-ci est à l’étude dans des laboratoires au Canada et au Danemark, ce qui devrait permettre d’ici un an de mieux comprendre les causes de la mort de Neruda, a expliqué M. Luna.
« Nous attendons de pouvoir établir précisément l’origine et s’il s’agit de bactéries venant d’un laboratoire, modifiées et cultivées pour servir d’arme biologique, si elles ont une origine exogène ou bien encore une origine endogène issue d’un processus d’infection », a expliqué le docteur Luna. PABLO NERUDA