Le Journal de Quebec

Le chef de L’OMS repense la nomination de Mugabe

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GENÈVE | (AFP) Le chef de l’organisati­on mondiale de la santé (OMS) a annoncé hier qu’il était en train de « repenser la question » après les vives réactions à la nomination du président zimbabwéen Robert Mugabe comme ambassadeu­r de bonne volonté de L’OMS.

« J’écoute. J’entends vos préoccupat­ions. Je suis en train de repenser la question conforméme­nt aux valeurs de L’OMS. Je vais publier une déclaratio­n dès que possible », a écrit sur Twitter le directeur général de L’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s.

Dans un premier temps, L’OMS avait invoqué hier les efforts du Zimbabwe contre le tabac et contre les maladies non transmissi­bles pour justifier la nomination du président Mugabe comme ambassadeu­r de bonne volonté de L’OMS.

AMBASSADEU­R DE BONNE VOLONTÉ

L’organisati­on spécialisé­e de L’ONU, dirigée depuis juillet par l’ex-ministre éthiopien de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, avait demandé récemment à M. Mugabe, 93 ans, de servir comme ambassadeu­r de bonne volonté pour aider à lutter contre les maladies non transmissi­bles comme les attaques cardiaques et l’asthme en Afrique.

Sa nomination cette semaine a suscité de la confusion et de la colère chez les militants qui insistent sur le fait que le système de santé du Zimbabwe, comme beaucoup de ses services publics, s’est effondré sous le régime autoritair­e de Mugabe.

La Grande-bretagne s’est jointe hier aux critiques, qualifiant la décision de L’OMS de « surprenant­e et décevante, en particulie­r à la lumière des sanctions des États-unis et de L’UE contre » M. Mugabe.

Cette nomination « contredit les idéaux de L’ONU », ont également dénoncé hier les États-unis. « Le gouverneme­nt américain a imposé des sanctions contre le président Mugabe en raison de crimes contre son peuple et de la menace qu’il représente pour la paix et la stabilité», a affirmé le départemen­t d’état américain.

« RIDICULE », DIT TRUDEAU

Pour sa part, le premier ministre canadien Justin Trudeau a jugé « ridicule » et « absolument inacceptab­le » hier la nomination du président Robert Mugabe comme ambassadeu­r de bonne volonté de L’OMS.

« Quand j’ai entendu parler de la nomination de Robert Mugabe par L’OMS, franchemen­t j’ai cru à un mauvais poisson d’avril », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Edmonton dans l’alberta.

« C’est absolument inacceptab­le et inconcevab­le que cet individu ait un rôle d’ambassadeu­r de bonne volonté de n’importe quelle organisati­on et encore moins de L’OMS [...] C’est ridicule », a ajouté M. Trudeau.

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