DIMANCHE QUEBEC
3e polar pour Marie Laberge
Il est question cette fois du suicide apparent d’une très jeune fille, Ariel. Son corps inanimé a été retrouvé dans un boisé, intoxiqué par une dose mortelle de somnifères. Un cas complexe sur lequel Vicky Barbeau doit se pencher, à la demande de Rémy Brisson, le directeur de l’escouade des crimes non résolus. De fil en aiguille, ce cas permettra de mettre à jour beaucoup d’autres problématiques.
Vicky s’aperçoit qu’en s’approchant des témoins de la vie de la jeune fille, elle s’expose à revoir des gens qu’elle a relégués au passé.
L’enquête prend vite des allures de cauchemar et seul son collègue français, Patrice Durand, arrive à l’aider à garder une distance entre l’enquête et sa vie privée.
UN TITRE ÉVOCATEUR
Marie Laberge note que le titre de son troisième roman policier, Affaires pri
vées, donne une piste sur les éléments dont il sera question.
« Le lecteur qui achète un livre avec un titre pareil s’attend à ce qu’on entre dans des zones qui ne sont pas évidentes et qui ne sont pas normalement discutées ou parlées », commente Marie Laberge en entrevue.
« Dans le cas qui nous occupe, évidemment, on a des gens qu’on a commencé à connaître, à travers deux autres romans. Ce sont les deux inspecteurs, Vicky, la Québécoise, et Patrice, le Français. Bien sûr, il y a aussi l’équipe de Vicky à la Sûreté. Tous ces gens-là, à mon avis, révèlent des choses qu’on ne savait pas. Qui peuvent à la fois nous surprendre ou, j’espère, nous intéresser. »
L’enquête est demandée d’un point de vue privé par le patron de Vicky. « Elle est obligée d’avoir recours à Patrice, son collègue français qui est de passage par un hasard bien à propos... elle-même s’enfonce dans sa propre vie privée, dont on ne savait rien et dont elle refusait de parler avant. Tout ça fait qu’on est à la fois dans une zone policière et une zone privée, ne serait-ce que par le sujet de l’enquête : de très jeunes per- sonnes qui se sont suicidées. »
Un personnage lui a arraché le coeur : c’est celui du père d’ariel, Jean Crête. « Quand ce personnage est arrivé, il était défait, détruit. La mère aussi, mais elle se bat alors que lui ne se bat pas. Il essaie de composer avec le réel, mais c’est tellement arrachant et difficile qu’il n’y arrive pas facilement. Il n’y arrive pratiquement pas. C’est incommensurable. La mort de quelqu’un, c’est toujours quelque chose de difficile. Mais une mort brutale, une mort par suicide, une mort aussi jeune, c’est inadmissible du plus profond de notre être. »
L’énergie du roman policier la force à avancer, à continuer. « C’est pas en restant dans le chagrin ou dans l’accablement que je pouvais sortir quelque chose de cette enquête. C’est une enquête qui a des mouvements de marées : des fois, on est dans le raisonnement, d’autres fois dans l’émotion. C’est un roman... très Laberge. »
L’HUMAIN DANS TOUTES SES NUANCES
L’humain, avec toutes ses nuances, des plus lumineuses aux plus sombres, est toujours au coeur de son écriture, magistrale et précise.
« C’est ça, pour moi, un bon roman policier : on voit l’être humain avec ses contradictions, ses paradoxes, ses absurdités, même. Il y a des personnages là-dedans qui ne sont pas flamboyants, mais qui sont fascinants de veulerie ou de non-courage. Ces gens-là qui n’arrivent jamais à voir le vrai tel qu’il est... ça existe. (...) Dans un roman policier, il y a toujours de la glaise humaine. Les humains sont capables du meilleur et du pire. » >> En librairie le 23 octobre. >> Marie Laberge est écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteuse en scène. >> Ses livres connaissent un succès
international. >> Marie Laberge sera présente
au Salon du livre de Montréal.