Le Journal de Quebec

L’importance de la matière première

- Vin Philippe Lapeyrie

Un vigneron n’est pas un magicien. S’il ne récolte pas des grappes en bon état et d’une bonne maturité, il ne pourra jamais transforme­r ce jus de raisin en bon vin. Donc, non, il n’y a aucune baguette magique ni recette secrète qui peut transforme­r des raisins pas mûrs ou endommagés en « grand cru » en quelques semaines.

Élaborer un vin, c’est un peu comme créer une recette en cuisine. La matière première, c’est la base d’un bon résultat final. Donnez du poisson pas frais, une pièce de viande périmée ou même des fruits pas mûrs ou des légumes pourris au meilleur chef et il lui sera impossible de créer un plat divin. C’est la même chose pour le vin, un producteur se doit d’avoir d’excellents raisins pour aboutir d’un vin au top.

Il y a aussi l’aspect géographie qui entre en ligne de compte. L’endroit où sont situées la ou les parcelles de vignes a une influence, tout comme le type de sol, l’âge des vignes, le climat, la qualité du millésime, le ou les cépages utilisés pour la cuvée et le vieillisse­ment du vin en cuve inox ou en barrique. Bref un bon vin, c’est un amalgame d’éléments favorables. Sans oublier le facteur humain qui est primordial, car même dans un millésime plus difficile, un bon vigneron saura tirer son épingle du jus en minimisant les rendements ou en travaillan­t davantage au triage après la récolte.

LA VENDANGE AUSSI

Le moment de la vendange est un autre élément très important. Des grappes pas assez mûres donneront des « vins verts », très acides, minces, vifs et peu agréables. Dans le cas contraire, si les vendangeur­s ramassent les raisins trop tard, il y aura un manque d’acidité dans le vin. Il sera pâteux et peu excitant. Je parle ici de la cueillette pour élaborer des vins secs et non pas pour les vendanges tardives, les sélections de grains nobles ou les vins de glace.

On entend toutes sortes de choses (et pas toujours positives !) sur le millésime 2017 en raison du gel printanier, d’épisodes de grêle et mars et avril qui ont été « frette » dans certaines zones. Il ne faut surtout pas généralise­r, car cette récolte risque d’être fort prometteus­e dans plusieurs endroits de la planète vin, car mère Nature n’a pas été « sadique » partout.

Si on se fie au Québec par exemple, le superbe mois de septembre nous offrira de très belles surprises à la mise en bouteille dans les prochains mois.

Il faut donc se rappeler que de bonnes grappes de raisins issus de pieds plantés sur un bon terroir ayant profité de bons soins, qui seront récoltés au bon moment, sous un bon millésime et vinifiés par un bon producteur donneront un « bon vin »!

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