Le Journal de Quebec

La vie de couple n’est pas toujours rose

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Vous ne pouvez pas savoir comment je me suis reconnu dans la lettre de Georges de Saint-félicien qui décrivait à quel point la femme qu’il avait épousée était devenue très différente au moment de leur retraite. Il avait découvert que malgré sa grande générosité, elle gérait tout et voulait toujours avoir raison, au point où il songeait la quitter plutôt que de virer fou.

Je suis marié depuis bientôt 45 ans avec une femme dominante qui a toujours raison. Et si tu dis le contraire d’elle, ça ne marche pas. Que ça soit sur l’heure d’un départ, sur un film à écouter ou encore sur un endroit à aller. Rien d’autre que ce qu’elle décide ne fait son affaire. Elle trouve toujours à redire.

Pourtant comme Georges, je suis un homme pacifique, on pourrait même dire un peu mouton. Ce qui m’amène à me demander comment il se fait que quand elles ont des hommes comme nous, les femmes abusent ? Pourquoi ne se contentent-elles pas de profiter de notre bonté et de notre caractère facile sans chercher à abuser comme elles le font?

Au contraire de la sienne, ma femme ne se tient pas sur la galerie ou à la fenêtre pour épier les voisins et les critiquer. Mais elle peut passer des heures au téléphone à mépriser et dénigrer tout un chacun avec ses amies de femme. Elle téléphone à l’une pour parler contre l’autre, et ensuite à l’autre pour parler contre l’une. En fait elle critique tout le temps, même ses propres enfants.

La seule solution que j’ai trouvée pour m’éviter de la confronter et que je propose ici à Georges, c’est que je sors de la maison trois ou quatre fois par semaine pour faire du bénévolat, pour suivre des cours ou encore pour aller pratiquer un sport. Comme ça quand je reviens à la maison mon esprit est plus clair et je me sens prêt pour une nouvelle attaque de sa part. Après avoir essayé toutes sortes de choses qui me menaient inévitable­ment à la chicane avec elle, c’est la seule solution que j’ai trouvée pour me protéger. Un homme qui veut donner un peu de support à Georges

Merci de confirmer le bien-fondé de l’une de mes recommanda­tions faites à Georges, à l’effet de se trouver des activités pour sortir de la maison le plus souvent possible pour s’aérer l’esprit. Mais ce qui me frappe le plus dans votre discours, c’est l’incapacité que vous me semblez avoir, tout comme Georges d’ailleurs, d’exprimer votre malaise à votre femme.

Je suis bien consciente que les hommes ont été éduqués de manière à ne pas agir avec les femmes comme ils le font entre hommes. À savoir que lorsqu’ils subissent une agression de la part d’un semblable, ils répondent par l’agression. Avec une femme, ils se taisent pour laisser passer la tempête. L’absence de contact de la majorité des hommes avec leurs émotions les fige quand ils font face à l’adversité venue de leur compagne. En d’autres mots, quand votre femme vous attaque vous êtes désarmé.

Il y a aussi votre capacité, parce que vous n’avez pas le même type de mémoire que la femme, d’effacer au fur et à mesure les mauvaises paroles ou les agressions qui vous sont faites. Ce qui fait que la suivante n’est jamais attendue de votre part, même si vous auriez dû anticiper qu’elle allait arriver, et que vous auriez peut-être pu prendre des moyens pour l’éviter.

Comme je le soulignais à Georges, pourquoi ne faites-vous pas un effort pour vous affirmer un peu plus en décrivant à votre femme, de façon subtile mais claire, quels effets ont sur vous ses attaques et sa manie de ne pas vous laisser votre espace de vie ? Un tel changement de votre part risquerait de l’ébranler dans le bon sens.

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