Un des plus grands exercices antiterroristes en Occident
Des militaires manipulent de dangereuses substances
Des centaines de militaires de L’OTAN viennent chez nous au Canada pour apprendre à affronter une forme de terrorisme plus complexe : des attaques chimiques, bactériologiques ou encore radiologiques.
L’équipe de J.E. a eu un accès privilégié à l’un des plus grands exercices antiterroristes jamais tenus en Occident.
Il a fallu se rendre à la base militaire de Suffield, en Alberta. Cette base, grande comme cinq fois l’île de Montréal, est la plus vaste au pays.
RIEN AUX ALENTOURS
Il n’y a rien aux alentours. Aucune maison, aucun citoyen à des kilomètres à la ronde. Et la raison est simple : les militaires qui viennent à Suffield manipulent les substances considérées comme les plus dangereuses sur la planète : anthrax, gaz sarin, gaz moutarde, acide cyanhydrique, pour ne nommer que celles-là.
« L’ennemi a changé. La situation internationale a changé et on doit s’adapter », précise le major Christian Lepage, un spé- cialiste des Forces armées canadiennes qui est aussi le grand responsable de cet exercice antiterroriste.
DÉCONTAMINATION DE MASSE
Des militaires venus de la France, de la Belgique, du Royaume-uni, de la Norvège, du Danemark, entres autres, profitent des installations canadiennes depuis plusieurs années déjà. « C’est l’un des seuls endroits au monde où on peut pratiquer de la sorte avec de véritables agents neurotoxiques », explique le capitaine François, de l’armée de terre française.
Parmi les 400 spécialistes réunis à Suffield pour cet exercice, un détachement de 25 militaires de la base de Valcartier a développé une expertise unique : la décontamination de masse.
En quelques minutes, ces soldats peuvent déployer une série de tentes, de douches et de bassins permettant de décontaminer des dizaines de gens exposés à une attaque chimique ou bactériologique.