La folie boursière
Après avoir tiré de la patte tout au long de l’année, ou presque, le baromètre de la Bourse de Toronto, soit l’indice S&P/TSX, a finalement réussi à franchir le cap historique des 16 000 points.
Cela permet enfin à la Bourse canadienne d’effectuer un certain rattrapage par rapport à la super performance de Wall Street.
Je dis bien un « certain » rattrapage puisque l’indice canadien accuse encore beaucoup de retard.
Depuis le début de l’année, les trois grands indices américains ont enregistré record après record.
Alors que le S&P/TSX de Toronto affiche une hausse de 4,5 % depuis le début de l’année, le Nasdaq pro- gresse de 24 % ; le Dow Jones de 18 % et le S&P 500 de 15 %.
Pour vous montrer à quel point il était temps que la Bourse canadienne se remette à grimper, sachez que, de toutes les grandes places boursières au monde, c’est elle qui présente, en 2017, la plus faible performance boursière.
TROP TARD
Quand on regarde l’extraordinaire performance enregistrée par Wall Street depuis la dernière grande crise financière, soit celle allant de 2008 jusqu’à mars 2009, force est de constater que l’actuel marché haussier ( bull market) devrait, théoriquement parlant, achever.
Les grands indices de Wall Street ont tellement grimpé que ça fait peur !
Un rappel des hausses enregistrées entre le creux boursier du 9 mars 2009 et les derniers records de la semaine dernière : Dow Jones : + 263 % S&P 500 : + 281 % Nasdaq : + 430 %. Pendant ces mêmes huit années et sept mois de « bull market », notre principal indice canadien, le S&P/ TSX, augmentait de 114 %.
À comparer à la performance américaine, la Bourse canadienne fait vraiment pitié avec son « 114 pour cent ».
LE PROBLÈME
Ce n’est pas parce que la Bourse canadienne accuse un si gros retard sur la Bourse américaine qu’elle a pour autant beaucoup plus de potentiel à la hausse d’ici la fin du présent marché haussier.
Actuellement, l’indice S&P 500 de la Bourse de New York se négocie à environ 19,7 fois les bénéfices anticipés des entreprises pour le prochain trimestre.
Notre S&P/TSX, lui, se négocie autour de 18,3 fois les bénéfices projetés.
En présumant que la Bourse canadienne rattrape sur le plan du ratio cours/bénéfices le principal indice de New York, cela nous procure un potentiel d’augmentation de 8 %.
C’est bien, mais il n’y a aucune commune mesure avec le fait que la Bourse américaine a enregistré depuis mars 2009 une performance deux fois plus élevée que la Bourse canadienne.
Avec les records qu’elle enfile, la Bourse est de plus en plus vulnérable à une sérieuse correction.
Tenons-nous-le pour dit !
À comparer à la performance américaine, la Bourse canadienne fait vraiment pitié