Le Journal de Quebec

La folie boursière

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Après avoir tiré de la patte tout au long de l’année, ou presque, le baromètre de la Bourse de Toronto, soit l’indice S&P/TSX, a finalement réussi à franchir le cap historique des 16 000 points.

Cela permet enfin à la Bourse canadienne d’effectuer un certain rattrapage par rapport à la super performanc­e de Wall Street.

Je dis bien un « certain » rattrapage puisque l’indice canadien accuse encore beaucoup de retard.

Depuis le début de l’année, les trois grands indices américains ont enregistré record après record.

Alors que le S&P/TSX de Toronto affiche une hausse de 4,5 % depuis le début de l’année, le Nasdaq pro- gresse de 24 % ; le Dow Jones de 18 % et le S&P 500 de 15 %.

Pour vous montrer à quel point il était temps que la Bourse canadienne se remette à grimper, sachez que, de toutes les grandes places boursières au monde, c’est elle qui présente, en 2017, la plus faible performanc­e boursière.

TROP TARD

Quand on regarde l’extraordin­aire performanc­e enregistré­e par Wall Street depuis la dernière grande crise financière, soit celle allant de 2008 jusqu’à mars 2009, force est de constater que l’actuel marché haussier ( bull market) devrait, théoriquem­ent parlant, achever.

Les grands indices de Wall Street ont tellement grimpé que ça fait peur !

Un rappel des hausses enregistré­es entre le creux boursier du 9 mars 2009 et les derniers records de la semaine dernière : Dow Jones : + 263 % S&P 500 : + 281 % Nasdaq : + 430 %. Pendant ces mêmes huit années et sept mois de « bull market », notre principal indice canadien, le S&P/ TSX, augmentait de 114 %.

À comparer à la performanc­e américaine, la Bourse canadienne fait vraiment pitié avec son « 114 pour cent ».

LE PROBLÈME

Ce n’est pas parce que la Bourse canadienne accuse un si gros retard sur la Bourse américaine qu’elle a pour autant beaucoup plus de potentiel à la hausse d’ici la fin du présent marché haussier.

Actuelleme­nt, l’indice S&P 500 de la Bourse de New York se négocie à environ 19,7 fois les bénéfices anticipés des entreprise­s pour le prochain trimestre.

Notre S&P/TSX, lui, se négocie autour de 18,3 fois les bénéfices projetés.

En présumant que la Bourse canadienne rattrape sur le plan du ratio cours/bénéfices le principal indice de New York, cela nous procure un potentiel d’augmentati­on de 8 %.

C’est bien, mais il n’y a aucune commune mesure avec le fait que la Bourse américaine a enregistré depuis mars 2009 une performanc­e deux fois plus élevée que la Bourse canadienne.

Avec les records qu’elle enfile, la Bourse est de plus en plus vulnérable à une sérieuse correction.

Tenons-nous-le pour dit !

À comparer à la performanc­e américaine, la Bourse canadienne fait vraiment pitié

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