Pendant ce temps à Ottawa…
Guy Ouellette attire toute l’attention du Québec. L’histoire est énorme. Pour la première fois, L’UPAC se retrouve sur la défensive. L’UPAC avait déjà été critiquée du bout des lèvres. Aujourd’hui, elle est dans l’oeil de la tornade.
La situation de plusieurs ministres fédéraux cause un malaise
Les libéraux avaient été ulcérés par l’arrestation de Nathalie Normandeau survenue le matin du budget. D’autres ont reproché les longs délais des enquêtes. Mais jamais l’opinion publique n’avait pris L’UPAC de front. Hier, elle a été sommée par l’assemblée nationale de s’expliquer. Même le premier ministre a osé le demander. L’UPAC les a envoyés paître.
Que va faire l’assemblée nationale, maintenant ? Surtout que le président de l’assemblée est monté aux barricades pour défendre ses députés. Cette saga est loin d’être terminée.
En attendant ces explications plus que nécessaires, ceux qui sont passionnés par l’éthique gouvernementale devraient aussi avoir l’oeil sur Ottawa. Plusieurs autres ministres du cabinet Trudeau seraient dans la situation inacceptable dans laquelle s’était placé le ministre des Finances Bill Morneau.
UNE RÈGLE SI CLAIRE
La règle paraît pourtant simple : lorsque vous êtes ministre, si vous étiez dans les affaires auparavant, vous placez les actions de votre entreprise dans une fiducie sans droit de regard. Nous avons constaté que la tentative d’esquive du ministre Morneau était grotesque.
Il a transféré ses actions dans une compagnie à numéro faisant que luimême ne détient plus lesdites actions. Or, il est le seul propriétaire de cette compagnie à numéro. Pas subtil ni convaincant. La chose ne peut être interprétée que comme une plate tentative de faire indirectement ce que le code d’éthique interdit de faire directement.
Bien sûr, il y a urgence de revoir le texte du code d’éthique qui s’applique aux ministres du cabinet fédéral. Le texte actuel se fait contourner d’une manière loufoque. Mais en attendant cette révision, des gens qui veulent occuper des fonctions au plus haut niveau de l’état ont un devoir évident de respecter l’esprit de la loi.
PLUSIEURS CAS
Jusqu’à cette semaine, l’affaire semblait se limiter au seul cas du ministre des Finances. Par contre, ce que révèle maintenant l’opposition s’avère bien plus troublant. D’autres ministres, jusqu’à quatre, se seraient livrés au même stratagème. Au départ, on pouvait penser que Morneau avait agi de bonne foi. Au fil des jours, nous avons compris que ses gestes soulevaient plus de doutes.
Mais plusieurs ministres faisant la même chose ? Si plusieurs personnes prennent le même sentier pour contourner la juste voie, il se peut que quelqu’un leur ait montré le petit chemin croche. Peut-on vraiment croire au hasard ?
Cette situation déplorable soulève des préoccupations plus graves. Existe-t-il une procédure devenue quasi officielle pour contourner l’esprit de la loi ? Y a-t-il des gens qui conseillent aux élus une méthode pour éviter la contrainte de la mise des avoirs dans une fiducie sans droit de regard ? Inquiétant. Cela interpelle directement le chef du gouvernement.
Mais hier, ce n’était pas le moment de déranger M. Trudeau avec ces histoires. C’était l’halloween… et Justin Trudeau était déguisé en Superman.