DISCOURS DE GUY OUELLETTE
Je m’adresse aujourd’hui à la population du Québec à titre de député et d’ex-président de la Commission des institutions.
Dans une tentative d’intimidation sans précédent, j’ai été victime d’un coup monté par l’unité permanente anticorruption au moment même où les membres de la commission que je présidais se préparaient à entendre les témoignages des dirigeants d’organismes publics qui sont sous la compétence de la commission.
Depuis les dernières semaines, des irrégularités dans l’application de certaines règles de gouvernance ont été portées à notre attention. Il est de notre devoir d’inviter les principaux dirigeants à venir s’expliquer, à répondre aux questions des parlementaires et à s’assurer que l’intégrité des organismes qui sont chargés de la défendre ne soit pas entachée par des luttes de pouvoir. L’état québécois doit être au service du peuple et non pas à celui de ceux qui la dirigent. Les citoyens et citoyennes du Québec, quels qu’ils soient, ont parfaitement le droit de jeter un regard critique sur le fonctionnement des organismes gouvernementaux. Ils doivent pouvoir le faire en toute impunité, sans subir de pressions indues par des gens qui chercheraient à faire passer leurs intérêts personnels au détriment du bien collectif.
Empêcher les membres de l’assemblée nationale d’exercer le mandat qui leur a été confié par la population est une attaque extrêmement grave au processus démocratique. Les entraîner dans un piège pour les empêcher de bien faire leur travail doit être condamné de façon non équivoque. Si les méthodes utilisées la semaine dernière dépassent l’entendement, elles s’inscrivent dans une suite d’événements qui incarne une nouvelle façon de faire qui risque d’ébranler les fondements mêmes de notre société.
Je demande donc à mes collègues membres de l’assemblée nationale ainsi qu’à la population du Québec de demeurer extrêmement vigilants. La société ne peut permettre à quiconque de se substituer au pouvoir législatif en tentant d’intimider indûment ceux qui ont été désignés par la population pour les représenter. Si les élus sont imputables devant le peuple, il doit en être de même pour ceux qui occupent un poste de direction au sein de nos grandes institutions. Ils ont l’obligation de rendre des comptes à la population.
Les faits qui me sont reprochés n’ont aucun fondement. Mon passage des forces de l’ordre au monde de la politique n’a en rien altéré les grands principes qui ont guidé mon engagement dans la vie publique depuis les 48 dernières années. J’ai été, je suis et je serai toujours un ardent défenseur de la justice sociale, des valeurs démocratiques, de la liberté d’expression et de la vérité.
Je veux profiter de l’occasion pour remercier en terminant mes collègues de cette Assemblée, tous partis confondus, pour le support qu’ils m’ont apporté au cours des derniers jours. Votre amitié et vos marques d’affection me touchent profondément. Merci, M. le Président.