Les géants du web promettent d’agir
Ils veulent éviter une nouvelle « affaire russe »
WASHINGTON | (AFP) Facebook, Twitter et Google se sont engagés hier devant le Congrès américain à tirer les leçons de la campagne présidentielle de 2016 et à empêcher des acteurs étrangers, comme la Russie, de s’immiscer à nouveau dans la vie politique du pays.
Les trois géants d’internet ont détaillé les résultats de leurs enquêtes internes sur les comptes russes, énuméré les mesures prises depuis l’élection, ainsi que le nombre d’embauches de salariés dédiés à la lutte contre les spams et les faux comptes automatisés ou aux intentions néfastes.
« L’ingérence étrangère que nous avons vue est répréhensible et scandaleuse, et elle ouvre un nouveau front pour notre entreprise, notre secteur et notre société », a déclaré le directeur juridique de Facebook, Colin Stretch.
Il a confirmé que des acteurs russes avaient publié des contenus, payants ou gratuits, avant l’élection pour « semer la discorde » dans la société américaine, en faisant semblant de promouvoir des causes telles que la lutte contre le racisme, mais dans l’intention de jeter de l’huile sur le feu, par exemple sur l’islam ou l’immigration. Côté contenus payants, 90 % des publicités financées par des entités russes évoquaient des sujets de société et non des candidats.
126 MILLIONS D’UTILISATEURS
Facebook a compté les contenus produits par l’internet Research Agency, la société basée à Saint-pétersbourg accusée d’avoir employé des « trolls professionnels » pour inonder les réseaux sociaux américains, pour le compte du renseignement russe : 80 000 publications sur deux ans, vues par 29 millions de personnes. Avec les commentaires et les partages, 126 millions d’utilisateurs au total ont été en contact avec ces contenus.
Le chiffre paraît important, mais, selon Facebook, il équivaut à 0,004 % des contenus vus par les utilisateurs sur deux ans.
Twitter a également fait les comptes : 36 746 comptes liés à la Russie et ayant produit des contenus automatiques relatifs aux élections, soit 0,012 % du nombre total de comptes existant à l’époque, ayant produit 0,33 % des « impressions » totales de tweets liés à l’élection à l’époque. Les impressions prennent en compte le nombre d’utilisateurs ayant vu un tweet donné.