Les femmes de retour en force
Selon l’indice entrepreneurial, 51,4 % des nouvelles entreprises sont dirigées par des femmes
Le taux d’intention des femmes de créer ou de reprendre une entreprise a triplé depuis 2009 au Québec, passant de 5,4 % à 16,2 %, en 2017, d’après le plus récent Indice entrepreneurial, qui sera dévoilé aujourd’hui.
Certes, il y a du progrès, mais il reste encore beaucoup de travail à faire, reconnaît Rina Marchand, directrice principale, contenus et innovation de la Fondation de l’entrepreneurship du Québec, qui est à l’origine de cette initiative via le Réseau M.
Après avoir analysé l’entrepreneuriat chez les jeunes, l’entrepreneuriat en région et décortiqué L’ADN des entrepreneurs au Québec, voilà que le Réseau M porte un regard sur l’entrepreneuriat au féminin.
En 2017, les femmes représentent 39,8 % de l’ensemble des propriétaires d’entreprise. Chez les 18 à 34 ans, le pourcentage de femmes propriétaires est plus élevé puisqu’il atteint 42,8 %, ce qui réjouit Mme Marchand.
« DONNÉES ENCOURAGEANTES »
« À ce stade, il est difficile d’affirmer qu’une tendance se dessine vers l’égalité éventuelle des taux de propriétaires entre les femmes et les hommes. Ces données sont toutefois encourageantes, et il est permis de croire que notre “futur entrepreneurial” sera davantage teinté par l’entrepreneuriat féminin. »
Couronnée PDG de l’année en 2015 par Investissement Québec, Chantal Trépanier de Sim/cognibox de Shawinigan, qui enregistre un chiffre d’affaires de plus de 10 M$, n’a jamais senti qu’elle avait plus d’embûches à surmonter du fait qu’elle est une femme en affaires, même si elle évolue dans un milieu plus traditionnel.
« On est toujours confrontés à des enjeux, notamment ceux liés à la maind’oeuvre, mais pas plus parce que je suis une femme. Absolument pas ! C’est sûr qu’il y a certains secteurs qui sont moins bien représentés par les femmes », a-t-elle témoigné.
PAS AUTANT D’ARGENT
Plusieurs constats se dégagent de l’indice, qui a réuni 3650 répondants lors d’un sondage web. Un, les femmes ne gagnent pas autant d’argent que leurs homologues masculins. Deux, les femmes ont plus de difficulté à convaincre les bailleurs de fonds de firmes de capital de risque et, trois, elles travaillent en moyenne 20 % de plus que les hommes lorsqu’elles dirigent des entreprises d’envergure internationale.
« Il y a des choses qui permettent d’avoir de l’espoir », affirme néanmoins Mme Marchand.
Autre statistique révélatrice, parmi les entreprises fondées depuis moins d’un an, 51,4 % ont été créées par des femmes.
TAUX DE SURVIE DES ENTREPRISES
Pour tous les genres confondus, trois propriétaires d’entreprise sur cinq ne franchiront pas le cap des cinq ans.
« C’est un phénomène qui se répète partout dans les pays développés », fait observer Mihai Ibanescu, coauteur de l’indice.
Les motivations de se lancer en affaires affichent des taux stables depuis quelques années. L’accomplissement personnel et le fait de réaliser un rêve restent en première position.