Le Journal de Quebec

Les antiracist­es sont racistes

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Il vient d’arriver un événement complèteme­nt loufoque dans le milieu culturel au Canada et je suis encore surprise que personne n’en parle au Québec. C’est tellement fou, capoté et absurde que la première fois que j’ai lu là-dessus, je pensais que c’était un poisson d’avril. Accrochez votre tuque avec de la broche, vous n’en reviendrez pas.

ET ÇA SE DIT « INCLUSIF » !

Le 19 octobre, lors du festival de musique Pop Explosion à Halifax, la chanteuse canadienne d’origine afro-colombienn­e Lido Pimienta (gagnante du prix Polaris 2017) a demandé à son public de se séparer : les hommes à l’arrière, les femmes à l’avant. Et les femmes « de couleur » devant les femmes blanches.

Son public, comme un mouton politiquem­ent correct, élevé au biberon de la justice sociale, a acquiescé.

Sauf qu’une bénévole à la peau blanche, qui était là pour prendre des photos pour le Festival, a refusé de quitter sa place près de la scène. Ô scandale !

La chanteuse était furieuse, la photograph­e qui a réagi violemment a été évincée !

Au lieu de dénoncer cette ségrégatio­n stupide, cette distinctio­n idiote entre personnes de couleur et personnes à la peau blanche, la direction du Festival a écrit à Pimienta pour s’excuser pour le « racisme évident »… dont la bénévole aurait fait preuve ! Le RACISME d’avoir refusé de se faire discrimine­r selon la couleur de sa peau ? Faut le faire.

On a l’impression d’être en plein milieu d’un roman de George Orwell. Dans 1984, il disait : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. » Au Festival Pop Explosion de Halifax, on dit : « Le raciste, c’est celui qui s’oppose à un comporteme­nt raciste ». Mais attendez, ce n’est pas tout ! Le Festival Pop Explosion s’est aussi engagé à offrir à ses employés « des formations d’éducation d’antiracism­e et d’anti-oppression ». Est-ce que c’est assez fort à votre goût ? Alors que Rosa Parks s’est tenue debout en 1955 pour que les Noirs ne soient plus l’objet de ségrégatio­n aux États-unis, 50 ans plus tard, des artistes trouvent ça « progressif » de séparer leur public selon la couleur de leur peau ?

Mais pourquoi Lido Pimienta demande-t-elle à son public de laisser les femmes de couleur à l’avant et les hommes blancs à l’arrière ? Elle affirme que c’est pour contrer les « effets du colonialis­me et de la suprématie blanche ». Elle ajoute : « J’ai le courage de remettre en question un système qui a été construit pour écraser les gens comme moi » et affirme qu’elle fera toujours tout en son pouvoir pour que les opprimés se sentent en sécurité à ses spectacles.

« Nous vivons une époque compliquée et douloureus­e, mais nous sommes sur le bon chemin, en désapprena­nt les manières de l’occident patriarcal, soi-disant “civilisé” », a affirmé Lido Pimienta.

Misère, est-ce qu’on peut juste écouter de la musique ?

CHACUN CHEZ SOI

Quand je pense qu’en 1982, Stevie Wonder et Paul Mccartney chantaient Ebony and Ivory, une chanson qui soulignait à quel point sur un piano, les touches blanches et les touches noires vivent en harmonie pour créer de la musique.

Je me demande ce qu’ils penseraien­t de Mme Pimienta.

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SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

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