Le Journal de Quebec

Venez à notre secours

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Mon mari et moi avons 70 ans et 52 ans de mariage. Nous avons eu trois enfants qui sont partis depuis longtemps. On pourrait être heureux, mais on ne l’est pas. Le dernier de nos enfants est allé vivre en région éloignée pendant 25 ans après une perte douloureus­e. Alors qu’il vient de vivre une autre séparation, il s’est trouvé un travail à bonne distance de chez lui. Comme nous habitons proche de son travail, il lui arrive de m’appeler pour me demander de venir dormir à la maison.

Il est donc avec nous environ deux soirs par semaine. Ça ne me dérange pas du tout, mais mon mari ne le prend pas. Il dit que j’aime plus mon fils que lui. Tout ça parce qu’il arrive vers 22 h, qu’on jase un peu, qu’ensuite il se couche pour se relever tôt le lendemain, se doucher et partir travailler. Je trouve que c’est bien peu lui donner, lui qu’on n’a pratiqueme­nt pas vu pendant 25 ans. Sans compter qu’il se dit très heureux de nous revoir.

Mon mari voudrait que je lui parle. Mais pour lui dire quoi ? Qu’il dérange ? Mon mari a toujours été un homme contrôlant. Je ne m’en rendais pas compte quand il travaillai­t à l’extérieur, mais maintenant à la retraite, c’est pas mal plus difficile à supporter. Nous avons déjà consulté à ce propos, mais ça n’a rien donné. Il aime avoir raison. Quand le ton monte, je me ferme comme une huître, car après m’être fâchée une fois et avoir dit de gros mots que j’ai regrettés, c’est ce que j’ai trouvé de mieux comme attitude.

La communicat­ion dans notre couple, ça correspond plus à un monologue. Il vaut mieux que j’écoute et que je me taise, à défaut de ne pas dire ce qu’il a envie d’entendre. Présenteme­nt, il a des problèmes de dos et il n’écoute même pas les conseils du chiro ou du médecin. Il prétend que c’est l’histoire avec notre fils qui en est la cause et que c’est ça qui le fait souffrir. Je me sens incapable de dire à notre fils « Tu ne peux plus venir nous voir, ton père ne veut plus ! » alors que mon mari propose qu’il se prenne une chambre à l’hôtel. Comment s’en sortir tous les trois ? Mon coeur de mère me fait mal

Vous le savez très bien quoi faire, mais vous n’osez pas. Comme on le dit aux enfants : c’est toujours le premier pas qui coûte. Une fois qu’il est posé, les autres pas viennent de plus en plus facilement au fur et à mesure qu’on avance. Vous n’avez qu’à dire à votre mari qu’il fasse ses commission­s tout seul si telle est sa volonté. En ce qui vous concerne, dites-lui que vous allez continuer d’accueillir votre fils comme votre coeur vous l’inspire. N’êtes-vous pas, à parts égales, maître chez vous ?

Notre propre gouverneme­nt sait que des Haïtiens entrent chez nous par effraction et il leur organise des lieux de vie comme il ne le fait même pas pour les immigrants légaux. Est-ce normal ? Pendant ce temps-là, nos vieux mangent des patates en poudre, notre système de santé se dégrade et des familles moyennes doivent s’approvisio­nner à la soupe populaire. Non, mais, où est la justice ? Une BS qui en a marre d’en être réduite aux banques alimentair­es

Vous avez raison sur le fond de la question. On ne devrait pas favoriser l’illégalité sur notre territoire. Mais c’est une situation extrêmemen­t délicate que celle de ces migrants qui craignent une expulsion des États-unis et qui se rabattent sur une terre d’asile à proximité. De quoi aurait l’air le Québec s’il les refoulait à la frontière ? Je n’ose pas y penser.

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LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

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