La CIA dévoile des archives de Ben Laden
WASHINGTON | (AFP) La CIA a rendu publiques, hier, d’importantes archives d’oussama Ben Laden, saisies lors du raid américain de 2011 au cours duquel le chef d’al-qaïda a été tué au Pakistan et susceptibles d’apporter de nouveaux éclairages sur le réseau extrémiste.
Parmi la masse de documents figurent des images de journaux intimes manuscrits du fondateur du réseau djihadiste responsable des attentats du 11 septembre 2011 aux États-unis. Mais aussi une vidéo du mariage de son fils Hamza, souvent considéré comme le « prince héritier du djihad », dont on découvre les premières images à l’âge adulte.
Cette publication « donne l’opportunité aux Américains d’en savoir plus sur les projets et le fonctionnement de cette organisation terroriste », a déclaré le directeur de l’agence de renseignement américaine, Mike Pompeo.
RELATIONS TROUBLES
La CIA a mis en ligne 470 000 fichiers supplémentaires saisis en mai 2011 quand l’armée américaine a fait irruption dans un complexe d’abbottabad, ville de garnison pakistanaise, et abattu Ben Laden, qui avait échappé dix ans plus tôt à l’intervention des États-unis en Afghanistan.
Selon des chercheurs du think tank américain Foundation for Defense of Democraties (FDD), Thomas Joscelyn et Bill Roggio, qui ont eu accès aux documents avant qu’ils soient déclassifiés, ces derniers fournissent notamment des informations sur les relations troubles entre Al-qaïda, un réseau islamiste sunnite, et l’iran chiite.
La vidéo du mariage de Hamza Ben Laden, apparemment tournée en Iran, en est un exemple.
HÉRITIER
Des documents déjà dévoilés, dont des lettres, montrent que Ben Laden destinait Hamza à lui succéder à la tête du djihad mondial anti-occidental. Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 27 ou 28 ans, se trouverait actuellement en Iran.
Et l’un des textes déclassifiés est une étude de 19 pages sur les liens entre Al-qaïda et l’iran, rédigée par un lieutenant de Ben Laden, rapporte la FDD. Elle montre que Téhéran a proposé entraînement, argent et armes à des « frères saoudiens » d’al-qaïda, à condition qu’ils attaquent les intérêts américains dans le Golfe, ajoutent-ils.
L’iran et les groupes chiites qu’il soutient au Moyen-orient sont souvent opposés à des mouvements sunnites proches de l’idéologie d’al-qaïda.
Mais le fait que Hamza, le fils préféré de Ben Laden, et d’autres figures du réseau djihadiste puissent vivre sous la protection iranienne, ou sous la garde de l’iran, selon les hypothèses, pourrait aussi être la preuve d’une relation de travail entre Téhéran et le chef d’al-qaïda.