Le Journal de Quebec

Une mère accusée de triple meurtre

Elle aurait tué ses trois nouveau-nés et aurait tenté de faire disparaîtr­e au moins un des cadavres

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

La simple visite à l’hôpital d’une femme de 27 ans aura permis aux policiers de faire une épouvantab­le découverte dans une résidence de Sainte-marthe-sur-le-lac : les cadavres de trois bébés vraisembla­blement tués dès leur naissance au cours des trois dernières années.

La jeune mère de famille, qui aurait mis au monde ces nouveau-nés, a été formelleme­nt accusée hier de trois meurtres prémédités et d’avoir « fait disparaîtr­e le cadavre d’un enfant dans l’intention de cacher le fait que sa mère lui a donné naissance ».

Déjà mère d’une fillette de 3 ans, on lui reproche aussi d’avoir omis de fournir les choses nécessaire­s à sa petite fille ainsi que de corruption de moeurs d’enfant.

Puisqu’une ordonnance de la cour nous empêche de publier l’identité de la fillette, nous tairons également l’identité de l’accusée, qui semblait complèteme­nt bouleversé­e en salle d’audience.

PLACENTA

Les policiers ont découvert le pot aux roses en raison d’une visite à l’hôpital de la jeune femme, le dimanche 15 octobre dernier. Elle se plaignait de douleurs au ventre. En l’examinant, les infirmière­s ont réalisé qu’un placenta se trouvait dans son corps.

Inquiet de la situation, le personnel médical a contacté les autorités policières locales. Rapidement, le dossier a été transféré aux enquêteurs des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec en raison de la gravité de la situation.

En fouillant la résidence de l’accusée le lendemain, les policiers ont fait une effroyable découverte. Ils ont non seulement trouvé le cadavre du bébé qu’elle venait de mettre au monde, mais également ceux de deux autres nouveau-nés en état de décomposit­ion. Ces deux derniers étaient issus de grossesses précédente­s.

La femme avait tendance à inventer des histoires, selon son conjoint et des amis. Elle aurait notamment fait croire à tout son entourage qu’elle souffrait du syndrome du côlon irritable et prétextait que ses gains de poids en résultaien­t.

CONJOINT ANÉANTI

Peu de temps après son dernier accoucheme­nt, elle a écrit un message sur sa page Facebook où elle indique avoir maigri.

« J’ai perdu environ 20 livres maintenant et je ne ressemble plus à une baleine [ou une femme enceinte pour ceux qui pensent que je fais des tonnes de bébés] », peut-on lire sur sa page.

Quelques jours après la découverte des enfants, Le Journal avait rencontré le fiancé de l’accusée. L’homme de 29 ans avait assuré qu’il n’était pas au courant de sa dernière grossesse. Selon lui, sa conjointe avait pris beaucoup de poids, mais niait catégoriqu­ement être enceinte.

« Nous étions ensemble depuis quatre ans et je réalise aujourd’hui que je ne sais pas du tout qui elle est, avait-il dit. Elle m’a menti pendant tout ce temps. Je suis confus dans ma tête actuelleme­nt. »

Au moment de cet entretien avec le conjoint, il n’était question que d’un seul nouveau-né retrouvé mort.

L’homme, qui n’est accusé de rien dans cette histoire, a été impossible à joindre hier.

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PHOTOS COURTOISIE, FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE ET ILLUSTRATI­ON, DELF BERG. 1. Le lundi 16 octobre, les spécialist­es en identité judiciaire de la SQ ont passé la résidence de l’accusée au peigne fin pendant de longues heures avant que les cadavres soient finalement sortis sur une civière. 2. L’accusée semblait complèteme­nt...

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