Le Journal de Quebec

Les pourvoyeur­s du Nord-duQuébec lancent un cri d’alarme

La fin de la chasse au caribou dès février 2018 inquiète

- PATRICK BELLEROSE

Les propriétai­res de pourvoirie­s du Grand Nord québécois craignent que la fin de la chasse au caribou ne les oblige à mettre la clé sous la porte.

« Si on n’a pas d’aide financière, si on n’a pas aucun signe du gouverneme­nt, du ministère, c’est bien de valeur, mais on ne pourra pas continuer. On est rendu à la date limite », a lancé jeudi à l’assemblée nationale un membre de l’associatio­n des pourvoyeur­s du Nord-du-québec, Alain Tardif.

Même son de cloche de la part de Jean Tremblay, gestionnai­re des opérations d’air Saguenay, qui offre des services de pilote de brousse. La fin de la chasse sportive s’ajoute aux déboires du Plan Nord, souligne-t-il. « On a eu à se réinventer, mais là, avec la décision du 22 décembre 2016, on perd encore 35 % de notre chiffre d’affaires », dit Jean Tremblay.

En compagnie de députés du Parti québécois et d’un autre propriétai­re de pourvoirie, Richard Hume, les deux hommes étaient venus réclamer un plan d’aide et de diversific­ation économique du Nord-du-québec.

TROUPEAU EN PÉRIL

En décembre 2016, le gouverneme­nt Couillard a annoncé la fin de la chasse au caribou migrateur dès février 2018, après que le troupeau de la rivière aux Feuilles ait chuté de 54 % pour atteindre seulement 199 000 bêtes.

« Qu’a fait le ministre depuis un an pour aider les pourvoyeur­s du Nord ? Rien », dénonce le député péquiste Sylvain Roy.

En 2015, 78 % des revenus de 6,9 millions $ engrangés par la vingtaine de pourvoirie­s de chasse et pêche du Nord-du-québec provenaien­t de la chasse au caribou. Selon le PQ, 250 emplois sont en jeu.

« Dans des régions comme le Nord-duQuébec, chaque petite entreprise qui peut aider à diversifie­r l’économie est importante », fait valoir la députée péquiste Lorraine Richard.

CHASSE AUTOCHTONE

Parmi les pistes de solution, les pourvoyeur­s proposent notamment que Québec leur octroie 300 des 6500 caribous que les autochtone­s peuvent chasser annuelleme­nt.

Mais la propositio­n serait difficilem­ent applicable, estime le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs. « La chasse autochtone, elle est protégée, convention­née, à partir de la Convention de la BaieJames et du Nord-du-québec », rappelle Luc Blanchette.

Le ministre assure toutefois qu’un comité interminis­tériel travaille à trouver une solution pour venir en aide aux pourvoyeur­s à la suite de la « décision difficile, mais nécessaire ».

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