Québec perd des plumes dans la C Series
En retour de son investissement de 1 milliard $ US, la part du gouvernement du Québec dans la Société en commandite Avions C Series (SCACS) vient de reculer d’un autre point de pourcentage. Elle s’élève maintenant à 37 %, au lieu de 49,5 % comme c’était prévu à l’origine de l’entente.
C’est lors de l’annonce du partenariat avec Airbus, le 16 octobre dernier, qu’on découvrait que la position de Québec dans la SCACS avait subi en peu de temps une forte baisse, en tombant à 38 %.
Comme Bombardier a encore une fois été obligée d’investir des capitaux supplémentaires afin de renflouer les liquidités de la SCACS, Québec a vu sa position baisser davantage ces dernières semaines.
La question : d’ici la signature de l’entente finale avec Airbus, laquelle est prévue au deuxième semestre de 2018, jusqu’à quel niveau la position de Québec risque-t-elle de descendre ?
684 M$ US INVESTIS
Lors des neuf premiers mois de l’année 2017, Bombardier a investi 684 millions $ US de capitaux supplémentaires dans la société en commandite de la C Series. Pourquoi ? Pour permettre à la société en commandite de disposer de liquidités suffisantes.
En vertu de son partenariat avec le gouvernement du Québec, Bombardier « s’est engagée à investir des capitaux supplémentaires » dans la SCACS jusqu’à concurrence de 1 milliard $ US.
C’est donc dire que la part de Québec dans la SCACS pourrait descendre vers le plancher des 30 % si Bombardier se voit contrainte de renflouer les coffres de la SCACS de 316 millions $ additionnels.
AVEC AIRBUS
En vertu de l’entente stratégique avec Airbus, Bombardier et Québec verront leurs actuelles positions respectives coupées de moitié dans la SCACS, Airbus obtenant 50,01 % de la C Series, et ce, sans avoir à payer un cent ! La contribution d’airbus se limite à la valeur théorique de son expertise et de sa force de vente à l’échelle planétaire.
Quand on sait que le développement de la C Series a coûté jusqu’à maintenant au moins 7 milliards $ US, c’est donc dire que les bonzes de Bombardier, c’est-à-dire le PDG Alain Bellemare, Laurent Beaudoin et son fils Pierre Beaudoin attribuent à la contribution d’airbus une valeur de 3,5 milliards $.
À leur décharge, il faut dire qu’ils étaient acculés au pied du mur en raison des droits compensateurs de 300 % que le gouvernement américain (à la suite d’une plainte de Boeing contre Bombardier) tente d’imposer sur la vente de C Series aux compagnies aériennes américaines.
PERSPECTIVES
En guise de consolation, mieux vaut avoir 30 % d’une société qui a de l’avenir que 50 % d’une compagnie au bord de la faillite !
La C Series est encore victime d’embûches. Cette fois, elle est obligée de ralentir sa production à cause des retards de production chez Pratt & Whitney, le constructeur des moteurs.
Mais… comme lueur d’espoir, la direction de Bombardier vient d’annoncer qu’elle avait reçu de la part d’une compagnie aérienne européenne une lettre d’intention portant sur une commande ferme de 31 C Series, plus 30 autres en option.