« Je tripe sur les gardiens tout court »
Olivier Michaud met son art et sa passion au service des jeunes cerbères québécois
La carrière d’olivier Michaud dans la Ligue nationale s’est limitée à 18 minutes devant le filet du Canadien. Aujourd’hui responsable des gardiens de but chez les Voltigeurs de Drummondville, l’ancien cerbère nourrit l’ambition d’atteindre de nouveau les plus hauts sommets du monde du hockey dans ses fonctions actuelles. Et pour bien plus qu’une période.
« D’aller dans le pro, c’est quelque chose que j’aimerais. Puis, je suis arrivé avec les Voltigeurs l’année suivant la conquête de la coupe du Président […] Les bonnes années sont en train de revenir. J’aimerais gagner un championnat ici et aller dans le pro un moment donné. Je ne cours pas après, mais c’est quelque chose que j’aimerais éventuellement », confie-t-il en entrevue.
L’homme de 34 ans oeuvre auprès des joueurs de la formation du Centre-duQuébec depuis l’automne 2010, mais ce n’est que depuis la saison dernière qu’il est pleinement responsable de leur développe- ment, après avoir épaulé Frédéric Malette lors des années précédentes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet ancien des Cataractes et du Drakkar est comme un poisson dans l’eau lorsqu’il enseigne l’art de garder les buts.
UN HASARD PAYANT
« Je tripe sur les gardiens, tout court, depuis que je suis tout petit. J’adore la position. C’est le fun, dans un niveau comme le junior majeur, en principe, tu as tes gardiens pour trois à cinq ans, et tu les vois grandir. Ils arrivent et ce sont des kids, ils savent plein de choses sur le hockey et ils se connaissent, mais pas tant que ça non plus. En grandissant, ils deviennent des hommes, alors j’aime les voir progresser comme gardiens et comme personnes », observe celui qui dit avoir toujours une oreille attentive pour ses poulains, quelle que soit la situation.
Michaud n’était pas du tout destiné à troquer les jambières pour la casquette d’entraîneur. Il poursuivait sa carrière à Saint-jean-sur-richelieu dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) quand une première véritable occasion s’est offerte à lui.
« La première fois que j’avais coaché, c’était à l’école des gardiens de Stéphane Waite où j’étais moniteur, à 19 ans et 20 ans. À Saint-jean, le fils du propriétaire était un gardien et il jouait bantam AA. J’ai commencé comme ça tranquillement, à suivre l’équipe, puis à m’impliquer dans le hockey mineur à Saint-jean-sur-richelieu, et ça n’a que grossi », se souvient le résident de Carignan, sur la Rive-sud de Montréal.
Et dire que les choses n’ont que grossi serait un vulgaire euphémisme puisqu’elles ont carrément explosé dans le cas d’olivier Michaud. En plus de son boulot à temps partiel avec les Voltigeurs, il occupe le même rôle avec les Gaulois de Saint-hyacinthe (midget AAA) et dirige son école de gardiens à Laval, de quoi bien meubler son emploi du temps !
« Ce n’était pas ça le plan pantoute. Quand j’ai pris ma retraite, dans mon entente pour la LNAH, il était censé y avoir un aréna qui se bâtisse et je devais être le gestionnaire de l’aréna. J’ai fait un bacca- lauréat en administration pour cela et j’ai commencé à coacher à côté. Et ça a juste tellement pris d’ampleur alors que le projet d’aréna n’a pas fonctionné. J’ai fini mon bac, et à ce moment, on avait déjà ouvert un centre d’entraînement pour gardiens à Laval et ça occupait tout mon temps. »
DEUX MODÈLES
De tous les entraîneurs qu’il a croisés sur sa route pendant sa carrière, deux l’ont profondément marqué et il s’efforce de s’en inspirer chaque jour dans ses méthodes.
« J’ai eu Gilles Lefebvre quand j’étais à Shawinigan, et il a par la suite coaché chez les Penguins et les Islanders. Il a été mon modèle. Il était extrêmement intense et passionné, et il était proche de nous. Puis, il y a eu aussi Roland Melanson pendant mon séjour avec le Canadien. Ils ont été deux entraîneurs qui m’ont beaucoup influencé dans mon approche », reconnaît Michaud, qui s’appuie aussi sur l’oeuvre de Mitch Korn, qui a notamment conseillé les Dominik Hasek, Tomas Vokoun et aujourd’hui Braden Holtby, à Washington.