Le Journal de Quebec

Il est toujours au volant à 102 ans

- AMÉLIE ST-YVES

SAINT-GABRIEL-DE-BRANDON | Sylvio Fréchette, 102 ans, est le plus vieux détenteur d’un permis de conduire au Québec. Quand il a eu son permis en 1933, les routes n’étaient pas déneigées l’hiver, l’essence était à 6,6 cents le litre et une camionnett­e neuve se vendait 700 $.

Sylvio Fréchette aura 103 ans le 16 novembre et il conduit régulièrem­ent son Jeep 2006 rouge vin.

L’homme de Saint-gabrielde-brandon, dans Lanaudière, prend le volant surtout pour se rendre à son chalet qu’il a lui-même construit il y a 63 ans à environ 30 kilomètres de la résidence pour aînés où il habite.

Bien qu’il n’ait jamais été un maniaque des véhicules, il est bien content d’être le plus vieux détenteur d’un permis au Québec. Pour lui, c’est la liberté. Il pourrait choisir d’arrêter de conduire dans un an, mais il ne s’est pas vraiment fixé d’âge limite.

« Je fais attention. Et je ne nuis à personne dans le chemin », dit fièrement l’homme, qui a toute sa tête et ne se considère pas comme un danger, même s’il est presque sourd.

Celui qui a creusé des puits pour éviter la guerre, qui a été ferblantie­r, couvreur et plombier s’amuse à dire qu’il prend la route « comme un grand garçon, tout seul ».

Dans sa vie, il a eu sept ou huit autos et quelques camions. Il a eu quatre accidents mineurs, admet avoir déjà conduit ivre, mais affirme ne jamais avoir eu de contravent­ions.

Sylvio Fréchette a eu son premier permis de conduire à 19 ans, en 1933, après avoir appris à conduire dans la cour chez son père. À l’époque, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) n’existait pas et il n’y avait pas d’examen pratique ou théorique.

GROS BUICK

C’est d’ailleurs en conduisant le véhicule de son père qu’il est allé chercher son permis. « Ils m’ont demandé si je savais chauffer. J’ai dit ‘‘ben oui, je suis arrivé avec un char’’ », raconte-t-il.

M. Fréchette s’est ensuite marié en 1935, puis a été propriétai­re d’un premier véhicule en 1939, à 25 ans. En attendant d’avoir sa propre voiture, il se promenait à cheval.

Son premier véhicule était « un gros Buick » beige, usagé, avec deux pneus de rechange bien installés sur les ailes des roues avant.

Il n’y avait même pas de radio. Il se souvient que le réservoir d’essence était transparen­t pour qu’on puisse voir la quantité qu’il restait.

« Ce n’était pas comme aujourd’hui. Il n’y avait pas beaucoup de pitons après ça », dit-il. De mémoire, il croit l’avoir payé 300 ou 400 $.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, AMÉLIE ST-YVES ?? Sylvio Fréchette, qui aura 103 ans dans deux semaines, prend encore souvent le volant pour se rendre seul à un chalet qu’il a construit de ses mains dans les années 1950.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, AMÉLIE ST-YVES Sylvio Fréchette, qui aura 103 ans dans deux semaines, prend encore souvent le volant pour se rendre seul à un chalet qu’il a construit de ses mains dans les années 1950.

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