Le Journal de Quebec

La juge n’a pas cru qu’elle avait été forcée

La femme a tenté d’importer de la coke en Australie

- CLAUDIA BERTHIAUME

La juge australien­ne ayant condamné Isabelle Lagacé à sept ans et demi de prison pour importatio­n de coke n’a absolument pas cru la Québécoise qui disait avoir été forcée de devenir une mule pour rembourser 20000 $.

« Plusieurs choix s’offraient à elle pour payer sa dette », a dit la juge Kate Traill, citée par plusieurs médias australien­s.

La jeune femme de 29 ans avait un travail, un appartemen­t, un bon réseau social et 5000 $ dans son compte de banque lorsqu’elle est montée à bord du MS Sea Princess pour une croisière de deux mois autour du monde, a noté la magistrate.

30 KILOS DE COKE

Isabelle Lagacé et son amie Mélina Roberge ont été arrêtées à Sydney en août 2016 après avoir tenté d’importer une trentaine de kilos de cocaïne valant 21,5 millions $ en Australie.

Le Montréalai­s André Tamine a été arrêté en même temps que les deux femmes. Roberge et lui seront jugés en 2018.

Lagacé a reconnu sa culpabilit­é en décembre 2016, en prenant l’entière responsabi­lité de la drogue trouvée dans la cabine qu’elle partageait avec Roberge.

La jeune femme avait toutefois prétendu avoir été contrainte de servir de mule à des trafiquant­s pour payer une dette de 20 000 $ contractée au Canada. Elle a utilisé l’argent pour s’acheter une voiture et rembourser d’autres dettes, rapporte le Sydney Morning Herald.

Les criminels qui lui ont prêté la somme l’auraient menacée de s’en prendre à sa famille si elle refusait de remplir cette tâche.

Hier, la juge Traill a condamné Isabelle Lagacé à sept ans et demi de détention sans possibilit­é de libération conditionn­elle avant 2021.

MYSTÉRIEUX PRÊTEUR

La magistrate n’a pas cru l’histoire des menaces, arguant que la jeune femme était vague et qu’elle évitait de répondre lorsqu’on lui demandait plus de détails.

De plus, elle a toujours refusé d’identifier son généreux prêteur. D’après The Daily Telegraph, il s’agirait d’une personne liée au resto-bar où elle travaillai­t.

Le Journal a contacté André Talbot, propriétai­re de Notre Société, où Lagacé a été serveuse pendant trois mois avant son départ. Il nous a adressés à son avocat.

« La dette n’est pas reliée de près ou de loin à l’établissem­ent ni à ses propriétai­res », a assuré Me Éric Coulombe, ajoutant que ceux-ci ne trafiquaie­nt pas de stupéfiant­s.

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PHOTO D’ARCHIVES « Cela me hantera pour le reste de ma vie », a dit Isabelle Lagacé à la juge Kate Traill.

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