Madrid brandit la menace économique
Les manifestations se multiplient en Catalogne
MADRID | (AFP) Le gouvernement espagnol a de nouveau mis en garde hier contre les « conséquences économiques » de la crise en Catalogne, alors que l’incarcération de huit ministres catalans destitués a réactivé des manifestations indépendantistes.
« Avec les élections prévues le 21 décembre, le gouvernement espère rétablir la stabilité (...) en Catalogne, en particulier pour éviter des conséquences économiques très préjudiciables pour cette région », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement conservateur, Inigo Mendez de Vigo, à l’issue du conseil des ministres.
TOURISME
Sur le tourisme, qui représente 12 % du PIB de la Catalogne, l’impact des événements depuis le référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre est « très notable », a-t-il affirmé.
Le taux d’occupation des hôtels de Barcelone était de 83 % pendant la dernière semaine d’octobre contre environ 90 % habituellement, et 67 % des hôteliers affirment avoir baissé leurs prix pour compenser cette baisse, selon une enquête réalisée par le gouvernement.
En octobre, la Catalogne est la région espagnole dans laquelle le nombre de chômeurs a le plus augmenté (+14 700), a par ailleurs souligné M. Mendez de Vigo.
Si le phénomène est habituel en Catalogne, « cette année la tendance est plus accentuée », a indiqué dans un communiqué le syndicat PIMEC, première organisation patronale des PME catalanes.
GRÈVE GÉNÉRALE
Après le placement en détention provisoire de huit ministres catalans destitués, deux puissantes associations séparatistes ont appelé à de nouvelles manifestations. Un syndicat indépendantiste a de son côté appelé à la « grève générale » le 8 novembre.
« Les deux syndicats majoritaires n’ont pas encore pris de position définitive. Il faudra voir quelle sera au final l’ampleur de la mobilisation », a souligné le préfet de Catalogne Enric Millo.
Le 3 octobre, une grève générale convoquée pour protester contre les violences policières lors du référendum d’autodétermination du 1er octobre, avait entraîné le blocage de routes, du port de Barcelone ainsi que du marché alimentaire de gros de Catalogne, l’un des plus importants d’europe.
Le gouvernement espagnol met régulièrement en garde contre l’impact économique de la crise politique catalane. Plus de 2000 entreprises ont transféré leur siège social hors de la région selon le dernier décompte du registre du commerce.
La Catalogne, avec 19 % du PIB espagnol en 2016, est au coude-à-coude avec Madrid (18,9 %) pour le titre de région la plus riche du pays.