Moscou réplique aux sanctions canadiennes
Le gouvernement Trudeau annonce des sanctions contre 52 dirigeants étrangers, dont des proches du Kremlin
OTTAWA | Le gouvernement canadien a imposé hier des sanctions contre 52 dirigeants étrangers, dont 30 hauts responsables russes. La réplique ne s’est pas fait attendre, Moscou interdisant de séjour une dizaine de Canadiens en retour.
Les Russes ciblés par le Canada hier ont tous été mis en cause dans l’affaire Sergueï Magnitski, un avocat russe mort en prison en 2009 après avoir révélé une fraude de 230 millions $ impliquant plusieurs hauts fonctionnaires.
La liste inclut des proches du Kremlin tels que Alexander Bastrykin, président du comité d’enquête russe, Dimitri Kratov, qui était docteur à la prison où Sergueï Magnitski a trouvé la mort, et Alexei Krivoruchko, PDG de la compagnie d’armement Kalashnikov. Ils sont dorénavant tous frappés d’une interdiction de territoire au Canada et leurs actifs au pays ont été gelés.
La décision du Canada a soulevé l’ire du Kremlin. «Partant du principe de récipro- cité, il a été décidé de fermer l’entrée de la Fédération de Russie à un certain nombre de personnalités canadiennes», a déclaré dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
«RUSSOPHOBES»
Elle évoque une liste d’une dizaine de Canadiens «russophobes qui ont systématiquement géré la destruction des relations bilatérales» entre les deux pays.
Les sanctions canadiennes sont les premières décrétées en vertu de la Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus, adoptée il y a deux semaines par le Parlement. Elles visent des individus jugés «responsables ou complices de violations graves des droits de la personne reconnus à l’échelle internationale ou d’actes de corruption à grande échelle ». La nouvelle législation a été surnommée « loi Magnitski ».
Le ministère canadien des Affaires étrangères n’a pas souhaité commenter les sanctions russes.
Parmi les autres dirigeants étrangers visés par le Canada hier, on trouve le président du Venezuela, Nicola Maduro.