La journaliste anticorruption tuée portée à son dernier repos
Sa mort brutale avait provoqué une onde de choc dans le monde
LA VALETTE | (AFP) Des centaines de personnes se sont rassemblées hier à Malte pour les funérailles de la journaliste et blogueuse anticorruption Daphne Caruana Galizia, dont l’assassinat le 16 octobre a provoqué une onde de choc bien au-delà de la petite île méditerranéenne.
La cérémonie s’est déroulée dans le grand sanctuaire chrétien de Mosta, non loin du domicile et de l’endroit même où la journaliste, âgée de 53 ans, a été tuée dans l’explosion de sa voiture piégée.
Cet attentat, quasi inédit dans un pays de l’union européenne, a profondément choqué en Europe et au-delà.
« Aujourd’hui, le monde est en deuil de Daphne Caruana Galizia », a affirmé hier la Commission européenne, qui a mis en berne le drapeau européen à son siège à Bruxelles et à travers le monde.
LONGUEMENT APPLAUDI
Une messe a été dite par l’archevêque de Malte lors de cette cérémonie interdite à la presse.
« Nous sommes ici pour prier pour Daphne, victime de la violence meurtrière qui a ôté la vie à une femme, une mère, une journaliste », a déclaré Mgr Charles Scicluna dans son homélie.
Une fois la cérémonie achevée, l’assistance a longuement applaudi le cercueil à sa sortie de l’église, y jetant des fleurs et criant « Merci Daphne » et « Nous voulons justice », avant l’enterrement dans la crypte familiale.
La famille de la journaliste avait souhaité que ses funérailles conservent un caractère privé.
« UN SOLDAT »
Le gouvernement maltais a toutefois décidé de faire d’hier une journée nationale de deuil, affirmant qu’ « aucune attaque à l’encontre de la liberté d’expression n’est admise dans la démocratie maltaise ».
Comme à Bruxelles, les drapeaux étaient en berne partout dans l’île, le plus petit État de l’union européenne avec 430 000 habitants.
Peu de personnalités ont assisté à ces funérailles, à l’exception du président du Parlement européen Antonio Tajani.
Daphne Caruana Galizia « était une sentinelle, un soldat en première ligne dans la défense de nos valeurs », a affirmé M. Tajani.
La Commission européenne a réitéré de son côté hier sa demande d’une enquête « indépendante et approfondie » et l’arrestation des coupables.
Aucun suspect n’a toutefois été identifié jusqu’à présent.