Le Journal de Quebec

Nos banques de plus en plus riches

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Au cours des cinq dernières années, les actionnair­es des six grandes banques canadienne­s se sont royalement enrichis.

À preuve, la capitalisa­tion boursière de nos principale­s banques a augmenté de 221 milliards de dollars, pour atteindre aujourd’hui les 517 milliards de dollars. Cela équivaut à une augmentati­on de 74 %.

Pour apprécier à sa juste valeur cette hausse, sachez qu’à titre de comparaiso­n la capitalisa­tion boursière de la Bourse de Toronto a progressé lors de la même période de 44 %.

En octobre 2012, le poids des six grandes banques canadienne­s dans la Bourse de Toronto comptait pour 14,5 % de la capitalisa­tion boursière totale. Aujourd’hui, elles accaparent 17,5 % de la capitalisa­tion de la Bourse canadienne.

POTENTIEL

Malgré le prix relativeme­nt élevé du cours respectif de leurs actions, Banque Royale, Banque Nationale, Banque Scotia, Banque de Montréal, Banque TD et Banque CIBC continuent collective­ment de bien performer en Bourse.

Elles affichent depuis le début de l’année une hausse moyenne de 9 %, soit deux fois l’augmentati­on de l’indice phare de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX.

À cette hausse bancaire s’ajoute le rendement moyen des dividendes, environ 2,85 % pour les trois trimestres de l’année en cours.

La question de l’heure : les titres bancaires canadiens ont-ils encore du potentiel à la hausse ?

Évidemment, tant que la Bourse va poursuivre son escalade les grandes banques canadienne­s vont emboîter le pas.

Mais si on se réfère aux prix cibles qui ont été déterminés par les analystes des firmes de courtage, le potentiel de plus-value est faible. Il faut préciser ici que les prix cibles sont établis en fonction des bénéfices anticipés. Et du côté des analystes bancaires, ils ont généraleme­nt une bonne moyenne au bâton.

Au niveau actuel du prix des actions bancaires, il n’y a pas d’aubaines en Bourse.

Cependant, les grandes banques canadienne­s sont reconnues pour être financière­ment solides et hautement rentables. Elles affichent une constante croissance de leurs bénéfices.

Et, facteur rassurant, les banques canadienne­s rapportent un rendement de dividende relativeme­nt élevé en cette période de taux d’intérêt historique­ment bas.

Le rendement annuel moyen des dividendes de nos grandes institutio­ns bancaires s’élève présenteme­nt à 3,8 %.

BANQUES AMÉRICAINE­S

Les six grandes banques canadienne­s sont certes imposantes, mais il n’en demeure pas moins qu’elles sont globalemen­t 2,5 fois plus « petites » que leurs pendantes américaine­s, soit les Bank of America, Citigroup, JP Morgan Chase, US Bancorp, Wells Fargo, PNC Financial Services.

La capitalisa­tion boursière des six grandes « américaine­s » s’élève présenteme­nt à 1285 milliards US.

Au cours des cinq dernières années, la capitalisa­tion des six plus grandes banques américaine­s a augmenté de 113 %, soit 1,5 fois plus que les six canadienne­s.

Depuis les 12 derniers mois, les titres de Bank of America, Citigroup et JP Morgan Chase ont bondi de 54 %.

Comme bulle bancaire, ça fait peur !

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