Nos banques de plus en plus riches
Au cours des cinq dernières années, les actionnaires des six grandes banques canadiennes se sont royalement enrichis.
À preuve, la capitalisation boursière de nos principales banques a augmenté de 221 milliards de dollars, pour atteindre aujourd’hui les 517 milliards de dollars. Cela équivaut à une augmentation de 74 %.
Pour apprécier à sa juste valeur cette hausse, sachez qu’à titre de comparaison la capitalisation boursière de la Bourse de Toronto a progressé lors de la même période de 44 %.
En octobre 2012, le poids des six grandes banques canadiennes dans la Bourse de Toronto comptait pour 14,5 % de la capitalisation boursière totale. Aujourd’hui, elles accaparent 17,5 % de la capitalisation de la Bourse canadienne.
POTENTIEL
Malgré le prix relativement élevé du cours respectif de leurs actions, Banque Royale, Banque Nationale, Banque Scotia, Banque de Montréal, Banque TD et Banque CIBC continuent collectivement de bien performer en Bourse.
Elles affichent depuis le début de l’année une hausse moyenne de 9 %, soit deux fois l’augmentation de l’indice phare de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX.
À cette hausse bancaire s’ajoute le rendement moyen des dividendes, environ 2,85 % pour les trois trimestres de l’année en cours.
La question de l’heure : les titres bancaires canadiens ont-ils encore du potentiel à la hausse ?
Évidemment, tant que la Bourse va poursuivre son escalade les grandes banques canadiennes vont emboîter le pas.
Mais si on se réfère aux prix cibles qui ont été déterminés par les analystes des firmes de courtage, le potentiel de plus-value est faible. Il faut préciser ici que les prix cibles sont établis en fonction des bénéfices anticipés. Et du côté des analystes bancaires, ils ont généralement une bonne moyenne au bâton.
Au niveau actuel du prix des actions bancaires, il n’y a pas d’aubaines en Bourse.
Cependant, les grandes banques canadiennes sont reconnues pour être financièrement solides et hautement rentables. Elles affichent une constante croissance de leurs bénéfices.
Et, facteur rassurant, les banques canadiennes rapportent un rendement de dividende relativement élevé en cette période de taux d’intérêt historiquement bas.
Le rendement annuel moyen des dividendes de nos grandes institutions bancaires s’élève présentement à 3,8 %.
BANQUES AMÉRICAINES
Les six grandes banques canadiennes sont certes imposantes, mais il n’en demeure pas moins qu’elles sont globalement 2,5 fois plus « petites » que leurs pendantes américaines, soit les Bank of America, Citigroup, JP Morgan Chase, US Bancorp, Wells Fargo, PNC Financial Services.
La capitalisation boursière des six grandes « américaines » s’élève présentement à 1285 milliards US.
Au cours des cinq dernières années, la capitalisation des six plus grandes banques américaines a augmenté de 113 %, soit 1,5 fois plus que les six canadiennes.
Depuis les 12 derniers mois, les titres de Bank of America, Citigroup et JP Morgan Chase ont bondi de 54 %.
Comme bulle bancaire, ça fait peur !