LA LÉGENDE DE JIMMY
Difficile de se souvenir d’un quart-arrière qui ait soulevé autant d’engouement après avoir complété seulement 63 passes dans sa jeune carrière… Pourtant, l’échange qui a expédié Jimmy Garoppolo des Patriots aux 49ers a secoué le monde de la NFL comme rarement auparavant à la date limite des transactions.
Jimmy G, pour les intimes, était le réserviste de luxe des Patriots. Coincé derrière l’increvable Tom Brady, le jeune quart de 25 ans attendait patiemment son tour depuis 2014 et ne voyait plus le jour où il allait obtenir l’opportunité de jouer.
Ironiquement, la situation n’est pas sans rappeler celle qui prévalait à San Francisco au début des années 1990 avec l’immortel Joe Montana et le jeune prodige Steve Young…
Les Patriots, sentant qu’ils ne pourraient s’entendre sur les bases d’un contrat à long terme avec Garoppolo, qui sera agent libre à la fin de la saison, ont préféré le laisser filer en obtenant un choix de deuxième ronde en retour.
Chez les Patriots, une grande question demeure : pourquoi maintenant ? Tom Brady se fait frapper comme rarement auparavant durant sa carrière cet automne, et s’il devait se blesser les espoirs de reconquête du Super Bowl s’évanouiraient sur-le-champ en Nouvelle-angleterre. Qu’on ne me serve pas l’argument de Brian Hoyer, de grâce !
Oui, Brady est dans une forme physique exemplaire, mais à 41 ans la saison prochaine, combien de temps résistera-t-il… au temps ?
CHANGEMENT DE CAP
La valeur de Garoppolo semblait à son summum après la saison dernière, lorsque le jeune premier avait brièvement remplacé Brady durant sa suspension de quatre matchs. L’hiver dernier, des équipes comme les Browns ont laissé entendre que les Patriots ne souhaitaient l’échanger sous aucun prétexte. Donc, pourquoi maintenant ?
S’ils avaient accepté de le perdre au profit du marché des agents libres en mars prochain, les Patriots auraient illico obtenu un choix compensatoire de troisième tour de la ligue. La valeur n’est évidemment pas la même que celle qu’ils viennent d’obtenir, mais la présence de Garoppolo pendant encore quelques mois aurait procuré une confortable assurance.
BEAU RISQUE POUR LES NINERS
À San Francisco, il y a de quoi s’extasier malgré le bagage peu garni du nouveau quart-arrière.
En relève à Brady la saison dernière, Garoppolo a épaté avec 68,3 % de ses passes complétées, pour une moyenne de huit verges par jeu, avec quatre touchés et aucune interception. En matchs préparatoires depuis quatre ans, le 62e choix à l’encan de 2014 a lancé 11 passes de touchés contre quatre interceptions. Sa précision semble chirurgicale.
À San Francisco, il aura toutes les chances de se faire valoir dès qu’il aura intégré le système offensif de Kyle Shanahan, d’ici quelques semaines.
Les Niners pourraient potentiellement avoir touché le gros lot et ils misent encore sur quatre choix en banque lors des trois premières rondes du prochain repêchage.
Même dans le cas peu probable où l’expérience Garoppolo se révélerait un cuisant échec, le prix à payer n’était pas si grand et ne nuit en rien à l’effort de reconstruction.
Il faudra maintenant voir comment Garropolo se comportera aux commandes d’une équipe qui crie famine, mais qui vient de prendre un très beau risque pour revenir à table.