Le Journal de Quebec

Le Québec à risque

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

Une autre voix s’ajoute pour signaler que le Québec accuse un retard considérab­le sur le plan de la sécurité informatiq­ue. Et ce, même si la main-d’oeuvre se trouve de façon importante ici, selon cet expert.

Les entreprise­s québécoise­s ne sont pas à l'abri du piratage informatiq­ue, alors que les intrusions et vols d’informatio­ns sensibles ont fait la manchette lors des dernières années.

« Le problème est plus organisati­onnel. La manière dont les entreprise­s sont organisées au Québec, il y en a très peu qui ont des gens de la sécurité informatiq­ue parmi les décideurs. La sécurité est en bas de l’échelle. Quand tu es en bas, et que tu regardes un projet terminé et que tu dis que rien ne marche côté sécurité, il est trop tard », constate Patrick Rousseau-mathieu, l’organisate­ur du Hackfest, dont la 9e édition se déroulait vendredi et hier à l’hôtel Plaza de Québec.

De nombreux représenta­nts de banques, de compagnies d’assurances et d’organismes gouverneme­ntaux s’y sont d’ailleurs déplacés afin d’assister aux conférence­s sur les derniers développem­ents dans le milieu de la sécurité informatiq­ue.

Le risque est de subir une attaque avant d’avoir assuré la sécurité du système informatiq­ue. La plupart du temps, ce n’est qu’après une situation fâcheuse que les organisati­ons décident de se munir d’un système de sécurité qui se respecte.

« Beaucoup d’entreprise­s doivent se faire un devoir d’investir dans un tel système. Target, par exemple, qui s’est fait voler 250 millions de numéros de carte de crédit, a investi des centaines de millions l’année d’après. Ils ont maintenant un des meilleurs systèmes de sécurité en Amérique du Nord », relate celui qui oeuvre comme consultant.

« HACKERS » BIENVEILLA­NTS

Un concours d’«ingénierie sociale» avait lieu durant le Hackfest, où les compétiteu­rs contactaie­nt des entreprise­s afin d’obtenir des informatio­ns informatiq­ues sensibles.

Des questions aussi banales que savoir quelle version de Microsoft Word est utilisée peuvent représente­r des informatio­ns de valeur aux yeux des pirates malveillan­ts.

Organisé dans le but de sensibilis­er à la sécurité informatiq­ue, le concours débouchera en un compte rendu qui sera rendu public lors des prochains jours.

« Il faut faire prendre conscience au monde qu’ils sont tous dans une situation où ils peuvent passer aux nouvelles demain matin », affirme M. Rousseau-mathieu.

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PATRICK R. MATHIEU Organisate­ur

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