L’endroit idéal pour tester des voitures autonomes
Un expert croit que la main-d’oeuvre et la météo font du Québec un lieu parfait
Si l’essentiel du développement des voitures autonomes se déroule en Californie, le Québec serait l’endroit tout désigné pour confronter les prototypes aux aléas de Dame nature, selon un expert.
Conférencier invité au Hackfest, qui se déroulait ce week-end à Québec, Marc-andré Bélanger croit que les conditions météorologiques québécoises permettraient de faire avancer les recherches.
« La météo est peut-être un avantage pour la concentration de la recherche ici. On veut voir les véhicules interagir sous ces conditions », croit-il, lui qui donnait une conférence sur les données collectées par les voitures connectées.
La main-d’oeuvre spécialisée dans les secteurs informatiques serait un atout dont pourraient bénéficier les nombreuses entreprises comme Uber, Google, Apple et Amazon, qui développent toutes des prototypes de voitures autonomes.
« Je crois qu’on va les voir très rapidement sur les routes du Québec. On a beaucoup de technologues au Québec, des centres d’intelligence artificielle parmi les plus renommés sur la planète. Ça fait en sorte que nos technologues sont aptes à répondre à ces questions-là », estime M. Bélanger.
CINQ ÉTAPES
L’autonomie se décline en cinq niveaux, selon cet expert. Au premier, l’automobile est entièrement dépendante de son conducteur, alors qu’au cinquième, elle se conduit entièrement seule.
« Il y a plusieurs étapes d’autonomie que l’industrie va devoir passer avant d’en arriver à l’autonomie complète. Certaines fonctionnalités sont déjà déployées, comme le freinage automatique, le stationnement automatique », explique Marc-andré Bélanger.
La plupart des véhicules se situent maintenant au niveau 3, selon lui, alors que si l’on se tourne vers une voiture semi-autonome comme celle de Tesla, le niveau 4 est atteint.
QUESTIONS EN SUSPENS
Il reste donc bien du chemin à franchir avant que les voitures filent seules sur les routes, quoique les progrès soient indéniables. Chaque étape doit se faire progressivement sous tous les angles : technologiques, évidemment, mais aussi légaux et administratifs.
« Elles ne vont pas toutes se produire successivement, mais il y a plusieurs secteurs parallèles qui doivent se suivre. Il y a la technologie, mais aussi les assurances, le Code de la route et beaucoup d’autres acteurs autour de cette question », croit-il.
Il donne l’exemple de la voiture de Google qui a été arrêtée par un policier californien, en 2015. À qui incomberait la responsabilité d’une faute commise par une voiture autonome ? Les questions d’éthique s’insèrent aussi dans l’évolution technologique.
« Le véhicule, s’il n’a pas le choix de se rendre dans une condition spécifique d’accident, quelle décision va-t-il prendre ? Les lois de la physique ne changent pas. Avec un véhicule, si tu as le choix entre une collision avec un camion de huit tonnes ou une Smart, mes chances de survie sont supérieures avec le deuxième choix. C’est le genre de questions auxquelles l’industrie va devoir répondre au cours des prochaines années. »