Le Journal de Quebec

Les blues de l’automne

Êtes-vous fatigués ou irritables lorsque l’halloween se termine ? Si oui, vous souffrez peut-être de dépression saisonnièr­e, appelée aussi trouble affectif saisonnier (TAS).

- http://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentati­on/lampes-de-luminother­apie.html www.passeports­ante.net

Ce syndrome est lié au manque de lumière naturelle qui survient au même moment chaque année, d’octobre à mars, mais plus particuliè­rement de novembre à février. Les symptômes se manifesten­t pendant au moins deux années consécutiv­es. Ce trouble touche au Québec quelque 200 000 personnes, dont 80 % sont des femmes.

On ne connaît pas précisémen­t la cause. On croit qu’en raison du manque de soleil et de lumière durant cette période, il y aurait une diminution de la production de sérotonine. Ce neurotrans­metteur du cerveau nous permet de nous maintenir en éveil et de moduler notre humeur et notre appétit. On avance aussi un dérèglemen­t de l’horloge biologique interne, qui causerait une variation de la production de mélatonine, hormone impliquée dans la régulation de l’humeur et des rythmes biologique­s.

NOMBREUX SYMPTÔMES

Les gens aux prises avec un TAS se plaignent de plusieurs symptômes : humeur dépressive, manque d’énergie, hypersomni­e (de 70 % à 80 % des gens en dépression saisonnièr­e dorment trop), augmentati­on de l’appétit (surtout pour les hydrates de carbone et le sucre), irritabili­té, diffi- culté à se concentrer, et j’en passe ! Fait important : ces symptômes disparaiss­ent progressiv­ement en avril ou en mai.

Si vous pensez souffrir d’un tel trouble, voici ce que je vous recommande.

Laisser pénétrer le maximum de lumière à l’intérieur de votre demeure, faire de l’activité physique à l’extérieur durant la journée et essayer la luminothér­apie ! Cette thérapie consiste à s’exposer quotidienn­ement, 30 minutes par jour, à heure fixe, à une lumière artificiel­le blanche dite « à large spectre », imitant celle du soleil, soit 10 000 lux. À titre de comparaiso­n, l’intensité d’une journée nuageuse est de 2000 lux, et celle d’une journée ensoleillé­e à la plage, de 100 000 lux. La lampe doit être à une distance de 50 cm des yeux.

En pénétrant dans l’organisme par les yeux, les rayons lumineux agissent, entre autres, sur la sécrétion de sérotonine. Plus efficace le matin, ce bain de lumière peut être pris au déjeuner ou alors qu’on lit le journal.

TRAITEMENT DE SIX MOIS

La durée du traitement est de six mois, soit de novembre jusqu’en mars ou avril. En général, les résultats commencent à se faire sentir dès la première semaine de traitement, mais on observe une nette améliorati­on des symptômes après quatre semaines d’utilisatio­n. La luminothér­apie s’avère efficace chez 50 % à 80 % des gens qui souffrent de dépression saisonnièr­e, un taux comparable à celui des antidépres­seurs.

Attention ! On ne peut pas utiliser les lampes des salons de bronzage qui n’émettent pas de lumière blanche, mais des rayons UV qui contribuen­t au cancer de la peau.

Mais si malgré la luminothér­apie, les symptômes sont très sévères et persistant­s, un suivi en psychothér­apie ou encore la prise d’antidépres­seurs peuvent s’avérer efficaces et nécessaire­s.

Si vous pensez souffrir d’un TAS, il vaut la peine d’en discuter avec votre profession­nel de la santé ! Vous pourrez mieux apprécier les mois d’automne et d’hiver !

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