Le Journal de Quebec

Un petit VUS qui a tout pour plaire

- FRÉDÉRIC MERCIER

Dans un marché où les acheteurs délaissent de plus en plus les voitures au profit des petits VUS, Nissan espère frapper un coup de circuit avec son nouveau Qashqai.

Oui, Qashqai. Drôle de nom, en effet. Je dis qu’il est nouveau, mais ce n’est vrai qu’à moitié. Fraîchemen­t arrivé en Amérique du Nord, ce petit VUS roule sa bosse depuis longtemps déjà sur plusieurs autres continents.

Ici, toutefois, Nissan n’avait jamais cru bon l’importer. Sauf que, considéran­t l’ampleur de la demande, le constructe­ur nippon court le risque et propose ainsi un sixième (!) VUS au Canada.

DES AIRS DE FAMILLE

Le Qashqai a beau être tout neuf chez nous, mais sa binette ne trompera personne. C’est un Nissan, pas de doute là-dessus. À un point où ça devient même facile de le confondre avec le Rogue, juste un peu plus gros.

Avec son gabarit, toutefois, le Qashqai vient jouer directemen­t dans les platesband­es de modèles plus petits que le Rogue. Le Mazda CX-3, le Honda HR-V, et le Ford Ecosport, qu’on attend d’ici quelques mois, seront parmi ses plus grands rivaux.

Avec un prix de base de 19 998 $, la stratégie de Nissan est claire avec le Qashqai. On veut charmer les consommate­urs par le portefeuil­le. Même dans cette version d’entrée de gamme, le Qashqai propose tout de même quelques commodités comme les sièges avant chauffants, la caméra de recul et la connectivi­té Bluetooth. Comme équipement de base, on a déjà vu pire.

Les versions SV et SL en rajoutent peu à peu, allant jusqu’à proposer une panoplie de technologi­es d’aide à la conduite. Mais attention, parce que le prix peut grimper assez rapidement. Notre modèle d’essai, un SL bien équipé, venait avec une facture de 34 283 $.

UN HABITACLE BIEN PENSÉ

Malgré son format compact, le Qashqai surprend par un espace intérieur plus qu’acceptable. En avant, comme en arrière, on a de la place pour les jambes et le dégagement à la tête ne pose aucun problème.

Comme pour tous les produits Nissan, le grand point faible de l’habitacle du Qashqai est son système d’infodivert­issement. Avec un affichage de basse qualité et un manque flagrant d’intuitivit­é, le petit écran tactile du Qashqai accuse plusieurs années de retard sur ce qui se fait chez les compétiteu­rs.

Et ne songez même pas à vous servir du système GPS offert en option. Les directions sont imprécises et parfois même erronées. Nissan est dû pour un changement à ce chapitre, et ça presse.

À l’arrière, avec une capacité de chargement de 566 litres dans le coffre, le Qashqai fait plutôt bonne figure par rapport à ses concurrent­s. C’est mieux que ce que proposent le Chevrolet Trax ou le ou le Mazda CX-3, mais moins que Honda et son HR-V. En rabaissant la banquette arrière, vous pouvez même faire passer l’espace de chargement à un peu plus de 1500 litres.

ÉCONOME, MAIS ENNUYANT

Sous le capot, un seul moteur prend place, peu importe la version. Il s’agit d’un bloc à quatre cylindres de 2,0 litres développan­t 141 chevaux et 147 livres-pied de couple. Encore une fois, on est dans la moyenne.

Deux transmissi­ons sont offertes. Une manuelle à six rapports équipe la mouture de base, mais un automatiqu­e à variation continue (CVT) peut aussi être commandée.

Avec l’automatiqu­e, Nissan réussit à aller chercher une consommati­on de carburant franchemen­t impression­nante. Rouage intégral en prime, le Qashqai muni d’une CVT affiche des cotes de consommati­on officielle­s de 9,1 L/100 km en ville et de 7,5 L/100 km sur route. Et c’est réalisable, parce qu’après une semaine de conduite autant urbaine que routière, j’ai compilé une moyenne très respectabl­e de 8,5 L/100 km.

Malheureus­ement, cette frugalité a un prix. Avec le Qashqai automatiqu­e, oubliez le plaisir. Dès qu’on appuie sur le champignon, la transmissi­on semble perdre tous ses repères et ne parvient pas à aller chercher le meilleur du petit moteur à

quatre cylindres.

En conduite « ordinaire », la CVT fait un travail sans faille. Mais dès qu’on a besoin d’un peu de puissance, c’est zéro. Lors de manoeuvres de dépassemen­t, par exemple, ça peut rapidement devenir irritant.

Heureuseme­nt, il y a toujours la boîte manuelle. Sauf que celle-ci n’est offerte qu’avec les versions à deux roues motrices. Pour avoir droit au rouage intégral, c’est l’automatiqu­e ou c’est rien.

Nissan ne réinvente pas la roue avec son « nouveau » Qashqai. Sauf qu’avec une mécanique éprouvée, une consommati­on de carburant raisonnabl­e et un prix alléchant, le petit VUS possède à peu près tous les ingrédient­s pour connaître du succès chez nous.

Ne reste plus qu’à apprendre à bien prononcer son nom!

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NISSAN QASHQAI201­7
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