Il passe du diesel à l’électrique
Marc Lavigne et sa conjointe envisageaient acquérir une voiture électrique vers 2020. Sauf que le scandale diesel qui a éclaté chez Volkswagen a précipité les choses.
En septembre 2015, alors que le dieselgate faisait les manchettes, ce couple de Saint-marc-sur-richelieu était propriétaire de deux Jetta à moteur diesel, une 2010 et une 2015.
D’abord choqués que Volkswagen ait carrément triché et menti à ses clients, il n’était, pour eux, pas question de conserver leurs deux berlines. Ils ne voulaient absolument pas qu’on modifie quelque chose à leurs voitures qu’ils appréciaient, somme toute.
En entrevue avec Le Journal, M. Lavigne a confié qu’il avait finalement roulé avec sa Jetta TDI 2015 gratuitement durant deux ans — sans compter les frais de carburant, d’entretien, d’immatriculation, etc. Bref, la valeur indiquée dans le Canadian Black Book additionnée au montant de la compensation remise par Volkswagen résultait à la somme déboursée à l’achat.
Ça aura pris du temps, mais le constructeur a finalement pu compenser monétairement les acheteurs de véhicules truqués.
« La paperasse était lourde, mais le traitement qu’on a reçu par le concessionnaire était irréprochable tout au long du processus », raconte M. Lavigne.
Au moment auquel le conflit s’est soldé, Volkswagen venait d’ajouter la e-golf, sa toute première voiture électrique, à son catalogue. Pour ce couple, qui possède des voitures du constructeur allemand depuis plus de vingt ans, cette avenue paraissait plus qu’intéressante. C’est ainsi que M. Lavigne et son épouse ont pris possession de leur
e-golf marine le 8 août dernier. Un peu plus de deux mois après l’achat, le compteur accumule déjà plus de 10 000 kilomètres. Il n’y a pas de doute, ils roulent !
UNE PREMIÈRE EMBÛCHE
Passer d’une voiture à moteur diesel, qui permet de parcourir environ 1000 kilomètres avec un plein, à une autre entièrement électrique qui ne peut parcourir que 201 kilomètres avec une seule charge, ça requiert de l’adaptation. Cet automne, M. Lavigne a fait face à un premier mur avec sa e-golf. Entrepreneur dans le secteur agroalimentaire, il devait se rendre dans la région de Québec pour assister à un congrès.
Après une brève recharge à Laurier-station en cours de route, il arrive finalement à Québec. Surprise ! Les bornes de recharge à destination étaient déjà occupées. Il s’y prend à deux reprises pour tenter de brancher sa voiture, mais sans succès puisque d’autres propriétaires rechargeaient également la leur.
« La popularité de la voiture électrique croît plus rapidement que les infrastructures de recharge. Il ne fait aucun doute que la province manque cruellement de bornes. Depuis cette péripétie, nos trajets sont calculés de manière plus conservatrice », a affirmé M. Lavigne.
Que se passera-t-il cet hiver ?
Certes, des propriétaires de voitures électriques cumulent déjà quelques hivers québécois, mais personne n’en a encore traversé un avec une e-golf. Si ce couple n’a pas acheté une seconde Golf électrique pour remplacer leur deuxième Jetta, c’est qu’il appréhende la saison hivernale. Tous les deux sont inquiets quant à la diminution de l’autonomie par grand froid.
Avec son autonomie de 383 kilomètres, la Chevrolet Bolt pourrait s’avérer une alternative intéressante. Il en est de même pour la Tesla Model 3, mais son prix, qui s’annonce élevé pour les consommateurs canadiens, la rend moins attrayante.
La e-golf, elle, se détaille 35 999 $ et elle est éligible à la subvention de 8000 $ du programme gouvernemental Roulez Électrique. À titre indicatif, Volkswagen a vendu 303 e-golf depuis le début de la commercialisation du modèle au Canada en juin dernier. Depuis le début de l’année, ce sont 8035 Golf conventionnelles qui ont trouvé preneur au pays.
Si la e-golf passe le test cet hiver, un deuxième exemplaire pourrait bien se retrouver dans la cour des Lavigne au printemps.
Chose certaine, pour Marc Lavigne et sa conjointe, faire le plein d’essence n’est plus une option envisageable.