Un autre festival offensif
Le Canadien comble un déficit de deux buts et a raison des Jets en prolongation
WINNIPEG | On a bien cru que c’en était fait du Canadien après que les Jets eurent pris les devants par deux buts en troisième période. Mais pour une rare fois, la troupe de Claude Julien a refusé d’abdiquer.
Des buts de Tomas Plekanec et de Jeff Petry ont poussé les deux équipes en prolongation. Max Pacioretty a tranché le débat dans la quatrième minute pour procurer un gain de 5 à 4 au Canadien.
Il y avait une éternité que le capitaine du Canadien n’avait pas fait bouger les cordages lors d’une supériorité numérique. Trente-neuf matchs, incluant les dernières séries éliminatoires, pour être exact. En fait, il fallait remonter au 25 février, à Toronto, pour assister à l’un de ses buts avec l’avantage d’un homme. Il a choisi le bon moment pour mettre fin à cette disette.
Assurément, ce but viendra enlever un certain poids sur les épaules de Pacioretty. Mais de la façon dont se déroule la saison des Montréalais, cette victoire acquise à l’arraché se veut un soulagement encore plus grand.
«On a échappé tellement de points jusqu’ici. Il est encore tôt dans la saison, mais il faut saisir toutes les occasions, a déclaré Pacioretty. Ç’aurait été facile d’abandonner et de se plaindre notre sort, du fait que les rebonds ne nous sont pas favorables. Mais les gars se sont retroussé les manches.»
UN DOUBLÉ POUR SHAW
D’ailleurs, le Canadien n’aurait pu quitter la capitale manitobaine avec deux points de plus au classement dans l’efficacité de son attaque massive. Des 50 tirs qu’il a décochés, 14 l’ont été alors qu’un joueur des Jets se trouvait au cachot.
Trois fois sur six, les Montréalais ont profité de l’indiscipline des locaux. Lors des deux premières occasions, c’est Andrew Shaw qui a trompé la vigilance de Connor Hellebuyck.
Sur le premier, il a fait dévier un tir de Jonathan Drouin. Sur le second, il s’est emparé d’un retour de lancer de Shea Weber. À chaque occasion, Pacioretty s’est également fait complice. Le fougueux attaquant passe plusieurs minutes, à la fin de chaque entraînement, à travailler ses habiletés pour faire dévier des tirs. Hier soir, ce fut payant.
«Enfin!, a-t-il déclaré à son retour au vestiaire. Mais tout le mérite revient à (Jonathan) Drouin. Il a décoché un superbe tir. Je n’ai eu qu’à me tenir devant le filet.”
FAIRE FACE À L’ADVERSITÉ
N’empêche, il a effectué du bon boulot. Sa fougue combinée à celle de Brendan Gallagher a été l’étincelle nécessaire pour permettre au reste de l’équipe de ne pas baisser les bras lorsque Nikolaj Ehlers et Blake Wheeler ont procuré cette avance de deux buts aux Jets en début de troisième période.
L’acharnement de Gallagher en fond de territoire est ce qui a permis à Plekanec de rétrécir l’écart et au reste de l’équipe de croire encore aux chances de victoire.
«Dans cette ligue, il faut être prêt à faire face à l’adversité à tous les matchs. Je répète sans cesse que la prochaine présence sur la glace est toujours la plus importante. Tu sautes sur la patinoire, tu fais ton travail, a déclaré Gallagher à propos de l’effort qu’il a déployé tout au long de la rencontre.
PETRY SE RACHÈTE
À l’autre bout du spectre se trouve Jeff Petry. Jusqu’à ce qu’il marque le but égalisateur, le défenseur connaissait son pire match de la saison. Le pire match d’un début de campagne horrible, ce n’est pas peu dire.
Non seulement a-t-il raté un nombre impressionnant d’assignations, mais sa prise de décision était carrément douteuse. D’ailleurs, il fut responsable des deux buts inscrits par les Jets en troisième période. D’abord en écopant d’une punition pour avoir fermé la main sur la rondelle, puis en entrant en collision avec Jordie Benn lors de la fulgurante montée de Wheeler.
«Ça n’aurait rien donné de le clouer au banc, a fait valoir Claude Julien. L’important pour lui, c’était de se remettre de ses erreurs et de les oublier le plus rapidement possible. C’est ce qu’il a fait. Son but égalisateur a été une belle récompense.»