Un homme paralysé chasse dans son fauteuil roulant
Il a adapté sa cache afin de pouvoir s’y rendre par une rampe
GASPÉ | Un homme handicapé de la Gaspésie parvient à chasser grâce à une roulotte modifiée et à une cache adaptée, ainsi qu’avec l’aide indispensable de ses compagnons de chasse.
Gaston Synnott, 54 ans, a perdu l’usage de ses jambes il y a 16 ans, à la suite d’une chute de 20 pieds sur un chantier de construction au centre-ville de Montréal.
« Je me suis cassé deux vertèbres dans le milieu du dos et ça a compressé la moelle épinière. Je suis resté paralysé », raconte M. Synnott.
Mais ça ne l’a pas empêché de tuer un orignal la semaine dernière. Évidemment, il a reçu l’aide de ses amis pour transporter et arranger la bête.
« J’aime la chasse, mais ce que j’aime avant tout, c’est être dans le bois. Que je tue ou que je ne tue pas, c’est secondaire. C’est la cerise sur le sundae, c’est tout. »
Lorsqu’il est revenu en Gaspésie après l’accident qui l’a rendu handicapé, M. Synnott s’est initié au tir à l’arc en salle, jusqu’à ce que son beau-frère lui suggère d’essayer la chasse à l’orignal.
« Il m’a dit : “Tu vas voir, on va t’arranger de quoi.” Mon beau-frère m’a convaincu assez rapidement », raconte le chasseur.
Ses compagnons de chasse lui ont bâti une cache avec une rampe de 50 pieds pour s’y rendre, et il a adapté une roulotte pour s’installer dans son camp de chasse situé en pleine forêt, à une heure de route de Gaspé.
MOTIVATION
Après son accident, il a connu deux années pénibles à essayer d’accepter sa condition.
Son fils, qui avait à l’époque 6 ans, a été sa principale source de motivation. M. Synnott a cependant dû renoncer à plusieurs activités, ainsi qu’à pratiquer différents sports avec son fils.
Il a décidé de ne pas broyer du noir chez lui et la chasse est devenue une belle motivation.
« Chaque année, j’ai hâte que la chasse arrive. la chasse, c’ est un moyen pour m’ évader, aussi. La vie continue », dit M.Synnott.
Il a tué un premier orignal il y a 11 ans, et un second la semaine dernière.
Cette année, contrairement aux années précédentes, l’homme de 54 ans chasse à bord de son véhicule plutôt que dans sa cache.
Si c’est habituellement illégal, ce ne l’est pas pour une personne à mobilité réduite qui détient une attestation du ministère de la Faune.
Le directeur de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, Alain Cossette, constate que ce n’est pas la norme, de voir des chasseurs en fauteuil roulant. « C’est toujours inspirant de voir ça », dit-il.