Le Journal de Quebec

Le gouverneme­nt Couillard encore loin de la cible

- PASCAL DUGAS BOURDON

Le nombre d’immigrants qui ont suivi un cours de francisati­on offert par l’état n’a augmenté que de 5,3 % en 2016-2017, soit la moitié de la cible de 10 % que s’était fixée le gouverneme­nt Couillard, a appris l’agence QMI.

Dans le plus récent rapport annuel du ministère de l’immigratio­n, de la Diversité et de l’inclusion (MIDI), on peut en effet lire noir sur blanc que « la cible n’a pas été atteinte ».

La situation est encore moins glorieuse chez les immigrants dits « économique­s », où la francisati­on à temps plein est en chute libre.

Elle est passée de 6103 personnes en 20142015, à 4905 l’année suivante, pour atteindre 3940 lors du dernier exercice.

Le MIDI s’en tire grâce à une augmentati­on importante de la francisati­on à temps plein des réfugiés, qui est passée de 3307 en 2015-2016 à 5192 en 2016-2017.

AMÉLIORATI­ON

Bien qu’il rate sa cible, le ministère assure que la tendance est à l’améliorati­on.

« Même si la cible de 10 % n’a pas été atteinte, nous obtenons tout de même des résultats », s’est réjoui Jonathan Lavallée, porte-parole pour le MIDI.

Le ministère assure d’ailleurs qu’une hausse importante des inscriptio­ns a été remarquée pendant l’été 2017.

« Pour la rentrée scolaire de 2017 (de juillet au 21 septembre 2017), nous avons enregistré une hausse de 17,21 % des demandes d’admission pour les cours à temps complet », a expliqué M. Lavallée.

Quant aux données qui concernent les baisses d’inscriptio­ns à temps plein des immigrants économique­s, le MIDI l’explique par la vigueur de l’économie québécoise.

« On peut présumer qu’en situation de bonne conjonctur­e, lorsque l’économie et le marché du travail se portent bien, il y a un certain mouvement à la baisse dans les cours de francisati­on à temps complet pour la clientèle de l’immigratio­n économique », a expliqué M. Lavallée.

MANQUE DE COURAGE

Claire Samson, porte-parole de la Coalition avenir Québec pour la promotion de la langue française, croit que l’augmentati­on de 5,3 % s’explique purement par l’augmentati­on du nombre d’immigrants admis.

« Si on augmente le nombre d’immigrants, c’est normal qu’il y en ait plus qui s’inscrivent. Ça ne prend pas un doctorat pour comprendre ça ! » a-t-elle indiqué.

Elle croit d’ailleurs qu’obliger les nouveaux arrivants à suivre des cours de français est la seule avenue possible.

« Il n’y a rien qui marche dans leurs affaires. L’offre de francisati­on n’est pas bonne, et ce gouverneme­nt-là n’a pas le courage de faire en sorte que la francisati­on soit obligatoir­e », a-t-elle ajouté.

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