L’ex-président catalan en liberté sous caution
La justice belge examine la demande d’extradition
BRUXELLES | (AFP) Après s’être rendus d’eux-mêmes à la police hier, le président catalan destitué Carles Puigdemont et ses quatre conseillers ont été laissés en liberté sous conditions par la justice belge, dans l’attente de l’examen des mandats d’arrêt européens lancés par l’espagne à leur encontre.
Conformément aux réquisitions du parquet de Bruxelles, un juge d’instruction a laissé libres les cinq Catalans, après une journée d’audition qui s’est poursuivie tard dans la soirée.
M. Puigdemont et ses conseillers (ministres) ont interdiction de quitter le territoire belge, doivent avoir une adresse fixe et devront se présenter « personnellement » à toute convocation de la justice et de la police.
MANDAT D’ARRÊT
Il revient maintenant à une autre juridiction, la Chambre du conseil, de se prononcer sur l’exécution du mandat d’arrêt, dans les 15 prochains jours.
Carles Puigdemont et les quatre membres du gouvernement catalan déchu se sont rendus d’eux-mêmes au siège de la police fédérale, hier, peu après 9 h.
Un peu plus d’un mois après le référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre, les cinq Catalans ont été officiellement informés des mandats, qu’ils ont pu consulter avec leurs avocats afin de prendre connaissance de ce que leur reproche la justice espagnole : sédition, rébellion et détournement de fonds.
Le chef séparatiste catalan avait écrit sur Twitter samedi qu’il était « prêt à collaborer pleinement avec la justice belge ».
LONGUE PROCÉDURE
Le mandat d’arrêt européen a été créé pour faciliter l’extradition entre États membres, mais une procédure judiciaire probablement assez longue devrait cependant s’ouvrir. M. Puigdemont et son avocat ont en effet déjà annoncé leur volonté de s’opposer à ce mandat.
« Je vais aller à la justice, mais à la vraie justice », avait déclaré à la télévision belge RTBF Carles Puigdemont, pour qui n’existent pas à Madrid les garanties d’une « sentence juste, indépendante qui puisse échapper à cette énorme pression, à cette énorme influence de la politique sur le pouvoir judiciaire en Espagne ».
Selon la loi, une décision sur l’exécution du mandat d’arrêt européen doit être prise dans les 60 jours suivant l’arrestation de la personne visée.
Mais si tous les délais et recours sont utilisés au maximum des possibilités, la procédure peut prendre jusqu’à trois mois, a rappelé le ministère belge de la Justice.