Le Journal de Quebec

L’art de comprendre l’autre

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

La lecture de certains commentair­es aux réponses données à des lecteurs, lesquelles ne plaisaient pas à d’autres lecteurs, m’incite à vous écrire. Parfois, la manière d’exprimer l’espoir ou d’autres émotions positives visant à encourager une personne qui souffre est mal perçue par cette dernière. Cela parce qu’elle en déduit que vous ne reconnaiss­ez pas les efforts qu’elle fait pour changer. Mais il arrive aussi que des lecteurs se reconnaiss­ent, ou reconnaiss­ent leur vie dans la lettre écrite par quelqu’un d’autre, et se fâchent parce que la réponse que vous avez donnée ne leur plaît pas.

Je perçois cette capacité que vous possédez de percevoir les choses au-delà de l’informatio­n livrée par les gens. Vous savez lire entre les lignes et c’est pourquoi tant de gens vous lisent. De cette faculté peu commune, dérive toutefois une complicati­on possible : bien des gens peuvent s’imaginer qu’un commentair­e non dirigé vers eux dans les faits, leur est quand même destiné, du moins en partie. C’est humain. Ça correspond au désir, éventuelle­ment déraisonna­ble, de voir ses propres efforts reconnus par quelqu’un et de recevoir un certain encouragem­ent à continuer.

En répondant dans les faits à une autre personne que celle qui croit être l’objet de votre attention, vous vous trouvez à ne pas tenir compte de sa sensibilit­é à elle. Et c’est là que votre commentair­e est mal reçu. Comment faire pour que les gens comprennen­t qu’ils se fâchent pour rien ? Anonyme

Ce que vous soulignez est fréquent. Nous avons tous des vies particuliè­res. Mais notre vie, si particuliè­re soit-elle, ressemble à plusieurs autres. Et quand on voit, écrit noir sur blanc un récit qui ressemble à ce qu’on traverse, on fait tout de suite un amalgame qui fait perdre de vue la spécificit­é même de la personne qui a écrit la lettre pour se l’approprier. Et là, c’est certain que la réponse peut faire mal, alors qu’elle ne nous visait pas. Seul le lecteur peut faire le tri entre ce qui le concerne et ce qui ne le concerne pas.

Sur la question de la foi versus la religion

Ça me déplaît assez quand vous dites que vous doutez en matière de foi religieuse. Essayez donc de croire avant de dire semblable énormité. La foi, ça se vit dans la pratique, pas dans la théorie. Tous les prophètes en ont parlé, et vous devriez les relire avant de vous exprimer sur ce sujet.

N’ont-ils pas dit d’ailleurs, sinon affirmé, qu’il fallait être patient dans certaines de nos demandes adressées à celui d’en haut ? Être fermé à quelque chose d’aussi important que la foi ne fait pas avancer les choses. Et cela est vrai dans toutes les sphères de la vie. Quand on s’ouvre, les choses avancent plus vite. Que quelqu’un soit déçu ou frustré par la religion, je peux comprendre. Mais plusieurs, comme vous, semblent oublier que la croyance a un au-delà que l’on ne peut ni voir ni saisir. Ça ne tient même pas dans une religion ou une secte. Ça se vit dans notre expérience personnell­e.

Il faudrait cesser de parler de religion quand on veut parler de foi. Pourquoi ne pas aller vers plus de réalisme face à la foi ? Ne réalisez-vous pas ce dont l’être humain que vous êtes se prive quand il se contente de nier l’existence de Dieu ou de la refuser ? Dieu est une loi de l’univers, tout simplement. Et c’est la personne qui la nie, cette loi de l’univers, qui perd à tout coup. Jean

Moi je vous répondrai qu’une vie spirituell­e ne tient pas dans un être imaginaire dont on espère qu’il va nous apporter la vie éternelle pour nous récompense­r de notre passage sur terre. Et pour en avoir une, point n’est besoin de croire en l’existence d’un être suprême, mais en la suprématie de la force vitale qui nous permet de respirer.

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