Le Journal de Quebec

Vers une saison record

- Renaud Lavoie renaud.lavoie @quebecorme­dia.com

On a franchi la marque des 200 matchs disputés dans la LNH au cours de la fin de semaine et pour la première fois depuis longtemps, on sent que les gardiens n’ont jamais été aussi occupés.

Dans les faits, jamais les gardiens n’ont vu autant de rondelles dirigées vers eux dans un match. Dans un document obtenu de la LNH, on y découvre que les gardiens font face à 32 tirs en moyenne par rencontre, une hausse de deux par rapport à la saison dernière.

Résultat : il n’y a jamais eu autant de buts marqués par match depuis la saison 2005-2006, alors que la LNH avait modifié de façon significat­ive ses règles. Comment expliquer une telle hausse ? Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures.

UN FLÉAU QUI A DISPARU

Après le lock-out de 2004-2005, les dirigeants de la LNH ont mis fin à l’accrochage, à l’obstructio­n et aux coups de bâtons au niveau des mains.

Mais au cours des années, les arbitres sont devenus un peu plus permissifs pour les coups de bâton dans la région des mains, qui étaient seulement punis lorsque le geste était violent.

Plus maintenant. Depuis le début de la saison, il y a une hausse de 340 % des punitions pour avoir donné un coup de bâton à l’adversaire, et cela par rapport à la saison dernière.

Le fait que cette règle soit maintenant appliquée à la lettre est grandement responsabl­e de la hausse des buts dans la LNH, selon la majorité des dirigeants de la LNH.

Il y a maintenant 6,20 buts qui se marquent par rencontre, comparativ­ement à 5,5 par rapport à la même période l’an dernier.

Il y a déjà 16 tours du chapeau, ce qui est du jamais vu depuis plus de 20 ans.

Les joueurs ont été forcés de s’ajuster et on a maintenant plus d’espace sur la glace, selon l’entraîneur-chef des Jets, Paul Maurice.

« Auparavant, lorsqu’un joueur tentait de déborder un défenseur, il recevait automatiqu­ement un coup de bâton sur les mains, parce qu’on enseignait aux joueurs à travailler de cette façon pour enlever la rondelle à l’adversaire, souligne Maurice qui en est à sa vingtième saison dans la LNH. Même chose lorsqu’un joueur frappait le porteur du disque. Ce dernier recevait un coup de bâton sur les mains avant de se faire frapper. Le fait que les joueurs n’ont plus le droit d’agir de la sorte a un impact majeur. »

Aussi étrange que cela puisse paraître, les Jets représente­nt la formation qui lance le moins en moyenne par match dans la ligue avec 28 tirs sur le gardien adverse.

« On devra s’adapter, dit Maurice, parce que lorsque je regarde le Ca- nadien qui a près de 38 lancers par match, ça veut dire qu’ils passent beaucoup de temps en zone adverse. Trente-huit c’est un chiffre complèteme­nt ridicule, en passant, si on compare avec les statistiqu­es de la ligue il y a 5 ans. C’est toutefois une bonne nouvelle pour les porteurs du disque, qui n’ont plus à craindre de perdre un doigt en raison d’un coup de bâton. »

CHANGEMENT­S DANS LA STRATÉGIE

Un autre changement se retrouve aussi dans la stratégie des entraîneur­s, qui demandent aux attaquants et aux défenseurs de lancer au filet le plus souvent possible, particuliè­rement autour du filet.

Les lancers viennent de toutes les directions avec l’objectif que la rondelle dévie sur un joueur et se retrouve dans le fond du filet.

Cette stratégie a longtemps été utilisée par Guy Boucher et elle est maintenant de plus en plus copiée.

Là encore, les gardiens sont plus vulnérable­s et ceci explique aussi pourquoi le pourcentag­e d’efficacité sur les tirs est maintenant de ,909 %.

La dernière fois que les gardiens ont eu un pourcentag­e d’efficacité sur les tirs aussi bas, c’était en 2008-2009.

Souhaitons maintenant que les arbitres vont continuer d’appliquer les règlements à la lettre, parce que personne ne se plaint de la hausse fulgurante de buts.

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PHOTO USA TODAY Le Canadien tire environ 38 fois par match au but adverse.
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