Le Journal de Quebec

Labeaume n’a plus d’excuse

- KARINE GAGNON

Sans opposition plus forte au conseil municipal, le maire Régis Labeaume n’a maintenant plus d’excuse et doit mener à bien dans le prochain mandat un projet de transport structuran­t, qu’il a identifié comme son legs politique.

Avec 55,3 % des voix et une équipe de 17 conseiller­s sur 21 – si le recomptage confirme la venue au conseil de Jean-françois Gosselin, chef de Québec 21 –, le maire dispose amplement des appuis nécessaire­s pour se tenir debout. L’opposition n’aura pas plus de poids que depuis 2013, si ce n’est que M. Gosselin continuera de recevoir l’appui inconditio­nnel de certains animateurs de radio, dont il défend des idées.

Depuis quatre ans, on avait trois candidats unis à travers Démocratie Québec dans un mariage forcé, qui s’est soldé par un retentissa­nt divorce. On se retrouve jusqu’en 2021 avec un indépendan­t et trois élus rattachés à deux partis, dont Québec 21 qui s’est montré jusqu’à présent très brouillon.

À VISIÈRE LEVÉE

M. Labeaume devra néanmoins foncer à visière levée pour mener un projet à bien, ce qu’il n’a pas su faire pour le défunt SRB, qui recevait encore beaucoup d’appuis juste avant son abandon en avril. L’argent du fédéral est disponible, et ira dans une autre ville, si Québec passe son tour.

Après tout, « un maire doit défendre les intérêts des citoyens, et le leadership repose sur certaines qualités, des conviction­s profondes et des valeurs inébranlab­les, et du très gros jugement. Il faut aussi refuser de devenir la saveur du mois », disait M. Labeaume lors du dernier débat de la campagne.

Il devra appliquer ces principes à la lettre s’il veut réussir. Pour ce qui est du troisième lien, on se prononcera une fois les impacts connus.

SCORE STALINIEN

Sur la Rive-sud, le maire Gilles Lehouillie­r a beau disposer d’un mandat très fort, avec un score stalinien de 92 %, il ne détiendra pas davantage le poids politique de Québec, deuxième plus grande ville après Montréal. Certes, sa stratégie de miser sur le troisième lien pour s’assurer une réélection s’est avérée très payante.

Néanmoins, les coups de gueule des deux maires pendant la campagne, jumelés à l’abandon du SRB par M. Lehouillie­r, n’inciteront pas le très rancunier M. Labeaume à travailler de pair avec lui. Qu’on soit d’accord ou pas, qu’on se désole ou pas du retour de la guerre de clochers, c’est Lévis – et ses citoyens – qui en pâtiront le plus.

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