Le Journal de Quebec

La balle est aux investisse­urs

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

L’élection de Valérie Plante à la mairie de Montréal a jeté une douche froide chez les partisans du projet de ramener une équipe du baseball majeur en ville. Mais le plan n’est pas mort avec la défaite de Denis Coderre.

À son premier bain de foule à titre de première mairesse de l’histoire de la Ville, Mme Plante a répété hier qu’elle aime le baseball et qu’elle n’a pas l’intention de laisser tomber le projet.

Mais comme elle l’a dit aussi, elle ne voudrait pas embarquer les contribuab­les dans le financemen­t d’un nouveau stade sans qu’ils soient consultés.

C’est tout à fait légitime, comme je l’ai écrit dans notre édition de samedi dernier. Les citoyens sont parfaiteme­nt en droit de décider s’ils veulent investir dans des infrastruc­tures destinées à des équipes sportives profession­nelles.

INDUSTRIE EN SANTÉ

L’industrie du baseball est riche, très riche.

Les impayables Jeffrey Loria et David Samson viennent de vendre les Marlins de Miami pour la coquette somme de 1,2 milliard. Loria les avait payés 158,5 millions en 2002. Il avait bénéficié d’un prêt sans intérêt de 38,5 millions de la MLB, somme qui s’ajoutait aux 120 millions qu’il avait reçus du baseball majeur pour la vente des Expos. Un vite, ce Loria ! Cette année, la revue Forbes a établi la valeur moyenne des 30 équipes de la MLB à 1,537 milliard, une augmentati­on de 19 pour cent par rapport à 2016. Toujours selon le magazine, six équipes seulement ont accusé des déficits l’an dernier.

Les Marlins figuraient parmi celles-ci avec un déficit de 2,2 millions. Les Tigers de Detroit (-36,4 M) et les Dodgers de Los Angeles (-20,5 M) affichaien­t les plus gros manques à gagner, mais les Dodgers devraient avoir fait leurs frais cette année en vertu du contrat de télévision local qu’ils ont conclu avec le réseau FOX Sports.

C’est là que se trouvent les plus grosses sources de revenus pour le sport profession­nel de nos jours.

L’EXEMPLE DU CANADIEN

Dans un monde idéal, la machine derrière la relance du baseball majeur à Montréal défraierai­t la totalité des coûts inhérents au projet.

Comme la Brasserie Molson l’a fait il y a une vingtaine d’années pour la constructi­on de l’amphithéât­re qui est venu remplacer le bon vieux Forum. Le Centre Molson a coûté 243 millions $.

Quatre ans après son inaugurati­on (2000), George Gillett a acheté 80 pour cent des actions du Canadien et son édifice pour la modique somme de 275 millions canadiens. Neuf ans plus tard, il vendait le tout pour 575 millions canadiens au groupe dirigé par Geoff Molson.

QUEL EST LE PLAN D’AFFAIRES ?

En avril dernier, Stephen Bronfman, qui représente le groupe de gens d’af- faires prêts à investir dans une équipe de baseball, a déclaré qu’il y avait un milliard dans la caisse et que, si le projet demandait un plus grand déboursé, il n’y voyait pas d’inconvénie­nt.

J’ai tenté de joindre des personnes impliquées dans le dossier hier, mais tout le monde avait mis son téléphone en mode répondeur.

Ces gens sont plutôt discrets depuis le début. Ils veulent peut-être éviter de se commettre comme dans le dossier du retour des Nordiques, même si Rob Manfred, contrairem­ent à Gary Bettman avec Québec, tend les bras à Montréal depuis son entrée au poste de commissair­e du baseball.

Du côté de New York, le bureau du commissair­e a répondu qu’il ne commente jamais les résultats d’élections. Mais on raconte à travers les branches qu’ils ne seraient pas entichés du changement à la mairie montréalai­se.

Projet Baseball Montréal perd un allié de taille avec le revers de M. Coderre. Le maire déchu en était son porte-parole. Mais le dossier n’est pas clos. Mme Plante se dit ouverte à discuter avec les gens d’affaires impliqués dans le dossier et à consulter la population au besoin. Par contre, un référendum ne pourrait être tenu avant 2021.

La balle est dans le camp des investisse­urs. Quel est leur plan d’affaires ? Ont-ils de l’argent à offrir pour la constructi­on d’un stade ?

Tôt ou tard, M. Bronfman et ses associés devront dévoiler leur plan.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY La nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, a répété hier qu’elle n’avait pas l’intention de laisser tomber le projet de ramener une équipe du baseball majeur, mais pas sans consulter les contribuab­les au sujet du financemen­t d’un nouveau stade.
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