La meilleure décision

Après sa cuisante défaite électorale, Anne Guérette a pris la meilleure décision en partant, et a raison de garder la tête haute.

Une décennie à affronter le maire Labeaume et sa très nombreuse équipe au conseil municipal n’a pas été de tout repos. L’ex-conseillère de Cap-aux-diamants, très associée à la haute-ville où elle siégeait depuis 2007, est la seule à pouvoir se targuer d’avoir relevé ce défi.

Bien que ses sorties n’étaient pas toujours bien rodées, et pas toujours sur les sujets les mieux choisis, Mme Guérette a démontré qu’elle était en politique municipale pour les bonnes raisons, et non par opportunisme ou pour être à l’avant-plan dans les médias. Elle n’a d’ailleurs jamais semblé très à l’aise avec les journalistes, envers qui elle paraissait méfiante.

APPARENCE PHYSIQUE

Il faut dire que la perception envers les femmes en politique est encore aujourd’hui différente. Là où la femme paraît dure et colérique, l’homme passe pour un leader qui a du charisme. On parle trop de l’apparence physique, comme du sourire – absent ou présent –, au lieu de s’attarder aux idées. Ça évolue, mais trop lentement.

La communication n’était pas non plus sa grande force, quoiqu’elle s’était beaucoup améliorée. Elle avait des bonnes idées pour sa ville, et souhaitait apporter une réelle contribution à son développement. L’implication en politique exige aussi un grand dévouement et d’innombrables heures de travail, pour un salaire souvent beaucoup moindre que dans le secteur privé.

AMPLEUR INATTENDUE

Au sein de Démocratie Québec, on ne s’attendait pas à une défaite d’une telle ampleur dimanche. Aussi étonnant que cela puisse paraître, on pensait toujours pouvoir remonter la pente, même si les sondages Léger- Le Journal de Québec donnaient la chef de Démocratie Québec au troisième rang depuis septembre. Ça manquait quelque peu de réalisme.

Mais voilà, Mme Guérette avait la réputation de ne s’entourer que de gens qui lui disaient ce qu’elle voulait entendre. Cette fâcheuse tendance expliquerait plusieurs départs depuis un an.

Comme des gens au sein du parti réclamaient une nouvelle course à la chefferie, elle aurait pu choisir de siéger comme indépendante dans son district. Mais comme elle rêvait de diriger un parti et de devenir la mairesse des citoyens, cette option qui aurait représenté un retour en arrière n’avait pas de sens.