L’austérité avec le sourire
C’est inouï la vitesse avec laquelle l’accessoire prend le dessus sur l’essentiel. Ainsi, on entend beaucoup dire que le fameux sourire de Valérie Plante aurait été un élément central de son élection à la mairie de Montréal. Bref, une attitude hop-la-vie suffirait à séduire des électeurs désabusés. Comme perspective, ça rate sérieusement le coche.
Même Philippe Couillard tombe dans le piège. Selon lui, Mme Plante fait de la « politique positive » « avec le sourire, avec des projets concrets pour les gens. C’est ce qu’on va faire. Les gens ont besoin de ça maintenant ».
FORMULE GAGNANTE ?
Devancé par la CAQ dans les sondages, M. Couillard se cherche surtout une formule gagnante. Tenez, pourquoi pas se fendre d’un éternel sourire ? C’est prendre les Québécois pour des spectateurs décervelés de télé-réalité.
La victoire de Valérie Plante n’est pas due à son « sourire ». Ce qui lui a valu la confiance des électeurs est son écoute active des Montréalais et un engagement sincère à améliorer leur qualité de vie.
Or, M. Couillard a fait rigoureusement le contraire. Le premier ministre de l’austérité, qui a mis à mal les services publics jusque chez les plus vulnérables, dit trouver en Valérie Plante l’exemple d’une « politique positive » que souhaitent les Québécois ? Fallait y penser en 2014…
LA VRAIE SUBSTANCE
Quand vous manquez de soins à domicile, voir le premier ministre « souriant » ou pas n’y change rien. Idem quand on vous coupe l’aide sociale. Que vous ne pouvez pas voir un spécialiste avant des mois. Que vous attendez toujours une place en CHSLD. Que votre école croupit sous les moisissures. Ou encore, que vous êtes une des nombreuses personnes handicapées intellectuelles dont les services sont coupés.
Prendre soin de ses citoyens et du bien commun, c’est ça, la vraie substance. Celle que les Québécois attendent de leurs élus. Sourire ou pas, sur ce plan fondamental, le gouvernement actuel a échoué.